Editions : Livre de poche
544 pages
8,10 €
1ère Publication : Février 2014
C’est lors d’une visite au musée Spinoza dans un petit village près d’Amsterdam que l’auteur de ce livre apprend la rafle de la bibliothèque personnelle du célèbre philosophe juif par Alfred Rosenberg en 1941. Cela suffit pour inspirer à Irvin Yalom, médecin-psychiatre, philosophe et écrivain, un « roman à idées ». Pourquoi, à trois siècles d’intervalle, le bras droit d’Hitler est-il obnubilé par ce grand philosophe juif ? Certes tout sépare Spinoza de ce défenseur de la race aryenne : l’époque, le tempérament, les certitudes. Et pourtant celui-là n’a rien du Juif intégriste qui s’enferme dans sa communauté. Au contraire il s’en fait exclure, annonce le siècle des Lumières en révélant la supériorité de la raison sur les rites et les superstitions. Sans doute est-ce la raison précise qui obsède Rosenberg! La force d’Irvin Yalom est de peindre talentueusement le cheminement douloureux de ces deux hommes si différents, l’un pour qui «l’obéissance aveugle sans questionnement est une maladie », l’autre pour qui le bonheur réside dans la pureté de la race et l’obéissance au Führer. Le lecteur voit le premier évoluer vers la liberté intérieure et la compréhension de l’humanité, l’autre vers la haine des faibles jusqu’à la folie du génocide. Si l’obsession de peuple élu et de race supérieure traverse le temps, seule « la Divine Nature » le transcende…Roman passionnant qui montre les dangers de l’irrationalité comme de l’hyper-rationalisme.
B C D