Parution : Juin 2016
262 pages
19,50 €
Estimation : 4/5
Malgré un catastrophisme pesant, tout conjugue à aimer ce livre: le style, le réalisme, la pensée une fois l’énigme résolue. Après avoir beaucoup voyagé le narrateur décide de s’installer, mais ses moyens ne lui permettent qu’un appartement dans une tour de la périphérie, sur une zone inondable! Là tout est chaos: les bâtiments en cours de construction ou de démolition voisinent avec son immeuble sans âme. Un heureux hasard lui fait rencontrer un philosophe et une pianiste. Les quelques moments de bonheur passés avec eux ne suffisent pas à élucider le mystère qui les entoure, et leur disparition énigmatique lui rappelle la brièveté de toute existence et le néant qui s’en suit. Le narrateur est déchiré entre l’insouciance de la pianiste et le nihilisme du philosophe. Quelle est " cette vérité toute nue, toute crue" que le narrateur finit par découvrir? Sans doute s’agit-il des deux drames successifs auxquels il assiste, de ces visions d horreur où les quelques rescapés se raccrochent à une providence bienvenue. Non tout cela il le savait déjà. Juste une leçon de bonheur à transmettre, une prise de conscience de l’importance des moments heureux autour d’un piano comme d’un verre amical qui font dire que "l’éternité c’est d’avoir aimé ". Livre magnifique où règne, comme dans la vie, la loi des séries, celle des bonheurs comme celle des malheurs, des crues et des décrues...
B.C.D