Editions : Stock
Parution : Janvier 2017
385 pages
20,50 €
Estimation : 4/5
C’est un long voyage à travers l’Empire du Japon du XIIème siècle que le lecteur entreprend dans les pas de Miyuki, depuis les terres reculées les plus pauvres jusqu’au palais impérial. Jeune veuve d’un pêcheur qui enrichissait son village en fournissant à la cour les plus belles carpes du pays, Miyuki veut poursuivre la tâche de son époux. Quiconque s’est frotté à la mort doit être mis en quarantaine. Mais Miyuki fait fi de toute coutume et superstition. Elle partira à la place de son mari pour secourir tous ceux dans le besoin, jusqu’à porter sur elle non seulement l’odeur de son époux mais celle du dur labeur, de la souillure et de la mort. Quelle surprise quand Miyuki est invitée par le directeur du Bureau des Jardins et des Etangs à participer au concours impérial des parfums ! Par ce conte où s’entremêlent les pires odeurs et les plus belles fragrances, les heures les plus douces comme les plus cruelles, Didier Decoin semble vouloir rappeler l’importance de l’existence par rapport à l’apparence. De Miyuki émane non pas un parfum de décor, mais la senteur même de la vie avec tout ce qu’elle comporte de beauté et de misère. Le style de l’auteur est relevé comme l’odeur de Miyuki que le lecteur suit à la trace sans une minute d’ennui, tout à la joie de découvrir le Japon médiéval et l’éternelle condition humaine …
B.C.D.