« Avant que les ombres s’effacent »
par Louis-Philippe DALEMBERT
Editions : Sabine WESPIESER
Parution : Mars 2017
287 pages
21 €
Estimation : 4,75/5
« Avant que les ombres s’effacent » a toutes les caractéristiques du roman picaresque. Le talent de l’auteur à s’identifier à son protagoniste Ruben Schwarzberg laisse croire dans un premier temps à une autobiographie tant les sentiments du jeune Juif en exil sont émouvants. Mais bien vite l’immersion de celui-ci en Haïti, pays d’origine de l’auteur décrit avec beaucoup de pittoresque, révèle les véritables intentions de L-P Dalembert. Comme l’indique très clairement le titre , il faut , avant qu’il ne soit trop tard, rappeler les horreurs de la vieille Europe des années 40 en contraste avec la beauté paradisiaque d’Haïti qui s’est toujours battue pour l’indépendance de ses habitants, l’égalité des races et le bonheur de ses immigrés. C’est donc avec un récit erratique semblable à la vie de Ruben que l’auteur nous promène dans deux mondes antagonistes : celui d’un petit caporal à moustache auteur du traité de Nuremberg qui disperse de par le monde ou dans les camps de la mort des tribus soudées comme celle des Schwarzberg et celui d’illustres inconnus Haïtiens. Ces derniers, qu’ils soient écrivains, politiciens, ambassadeurs, poètes ou chanteurs de jazz, sont tous inspirés par la beauté naturelle de leur pays, par la légèreté de leur langue créole, par les superstitions de l’esprit vaudou qui ne fait qu’accroître la sensualité des mœurs au son des tambours et au rythme du rhum local. Ainsi l’auteur avec humour et amour réhabilite l’image de ce pays accueillant, bien plus riche et bien plus heureux que ne le dit sa renommée. Livre écrit dans un très joli style qui sait être tout à la fois divertissant et enrichissant.
B.C.D.