« IDISS » par Robert Badinter
Editions : Fayard
Parution : 2018
Livre de Poche
244 pages
7, 40 €
L’autobiographie demeurera toujours un genre littéraire inégalable. Tout en rendant hommage à Idiss, sa grand-mère maternelle, éponyme de cet ouvrage, à laquelle il le dédie, Robert Badinter a le souci de dispenser une leçon d’histoire aux jeunes d’aujourd’hui. Aux souvenirs familiaux bouleversants dus à un contexte historique cruel, l’auteur ne fait preuve ni de haine ni d’esprit de vengeance. Au début du XXème siècle Idiss habitait un ghetto juif de la Bessarabie, à la frontière occidentale de l’empire tsariste, où l’antisémitisme faisait ravage tandis que Paris brillait de lumières. La famille y émigre, mettant tout son espoir dans cette République qui eut le courage d’innocenter Dreyfus. La vie sera dure, cependant l’intégration possible quand on est travailleur comme Idiss et ses descendants. Mais qui aurait pu penser que le nazisme allait franchir la ligne Maginot ? L’auteur est très clair dans son analyse du passé. La France en 40 était bien moins antisémite qu’antinazie. Malheureusement Idiss rend l’âme à l’heure d’un génocide qui va disperser sa famille. Comment faire acte de résilience et pardonner, si ce n’est par l’écriture où R. Badinter excelle grâce à « la fontaine d’amour » que fut Idiss ? Livre conseillé à tout lycéen...
B.C.D.