« BORGO VECCHIO » par Giosuè CALACIURA
Editions : NOTAB/LIA
Parution : Août 2019
150 pages
16 €
Une fois entré dans Borgo Vecchio à la périphérie de Palerme, où l’imaginaire vient dédramatiser la pauvreté , on ne peut plus quitter ce quartier. Ses ruelles étroites renferment des secrets graves, inaudibles, que l’auteur allège avec humour. La violence, la prostitution, le vol et la lâcheté du silence n’excluent pas de nobles sentiments. Une amitié profonde entre deux jeunes garçons se développe face à la cruauté d’un père ivrogne et à la malhonnêteté sans vergogne de l’autre. Mimmo et Cristofaro reportent toute leur affection sur un pauvre cheval de course exploité, leur amour sur Céleste enfermée par tous les temps sur un balcon, et leur admiration sur un pickpocket qui fait fi de la police comme des non-dits. Sans révéler la fin de ce récit à rebondissements qui a plus du conte philosophique que du roman, où la fête de la sainte patronne du quartier devrait sanctifier l’union de la femme déchue et le voyou, il est aisé de deviner que l’auteur parvient à transformer l’abject en une poésie irrésistible avec des phrases aussi tortueuses et animées que les rues de Borgo Vecchio d’où l’espoir n’est pas entièrement exclu. Cette littérature typiquement italienne offre un style très vivant qui déguise la dérision en mascarades, certes rebelles, mais combien touchantes et inoubliables…
Brigitte Clavel Delsol