Editions de Fallois /L’Age d’Homme
Parution : Août 2012
664 pages
22 €
évaluation : 8/10
Il est facile de comprendre pourquoi ce long thriller a remporté le Grand Prix du Roman de l’Académie française. Ses rebondissements sont multiples sans jamais ennuyer. De plus il ne se limite pas à une simple passion amoureuse suivie d’un, voire plusieurs crimes. Il est avant tout le reflet d’une société où certains sont en mal de reconnaissance et d’amour, d’autres à la quête d’intérêts financiers ou de plaisirs à court terme. En effet si le lecteur est impatient de savoir qui a tué la jeune Nola et si celle–ci est un ange ou une catin, il prend plaisir à découvrir un à un les habitants d’Aurora, petite ville de province du New Hampshire, où la chaise électrique punit le crime et la prison tout détournement de mineur. Harry Québert, professeur d’université new-yorkais rendu célèbre par son livre « Les origines du mal », s’y était installé trente ans auparavant quand son disciple Marcus Goldman vient le rejoindre. Alors que ce dernier était venu chercher chez son maître le calme et les conseils nécessaires à la rédaction d’un livre, un drame éclate. Le cadavre de Nola, avec laquelle Quebert eut jadis une liaison, est retrouvé dans le jardin de celui-ci. La police locale comme toute l’Amérique accuse Quebert, aujourd’hui triste sexagénaire solitaire. Mais l’amitié et la considération que Marcus porte à celui-ci le transforme en détective professionnel. Selon lui il est impossible qu’un maître à penser, plein de sagesse, soit inculpé d’un crime pervers. Plus qu’un crapuleux mystère à élucider, c’est toute la société qui est à analyser, les raisons hâtives d’une affaire trop vite enterrée, l’instinct du pouvoir qui se manifeste sous toutes ses formes : l’intellectuel rêve d’être reconnu par ses écrits, l’éditeur de publier du consensuel,les médias de faire du lobbying,le voyou de se racheter , les parents de sauver l’honneur de leurs enfants, le gourou d’exorciser, l’amant éconduit de supprimer son rival, la police locale de ne pas être court-circuitée par la police d’Etat…Les sujets abordés abondent et le lecteur comprend enfin les origines du mal…
B.C