Editions : Actes Sud
Parution : Août 2012
202 pages
19 €
Mon évaluation de l'ouvrage : 4/5
« Le sermon sur la chute de Rome » révèle combien est utopique la cité parfaite. Même le plus simple projet est menacé par la faiblesse de l’homme. La nature amorale de celui-ci peut détruire en un instant ce qu’il a mis tant de temps à construire. Dès le début le lecteur est emporté par une écriture magnifique qui va se métamorphoser avec le temps. A de longues phrases poétiques pouvant remplir plus d’une page, succèdent des dialogues qui tombent au cœur de la débauche, avant de rejoindre un discours inspiré par St Augustin, plein de lucidité sur la condition humaine. L’histoire est simple, c’est celle de Libéro et Matthieu, deux étudiants en philosophie à Paris qui retournent dans leur village natal corse où ils décident de rester. Selon eux ils seront bien plus utiles à la société en prenant la gérance d’un bar et en développant le tourisme plutôt qu’en manipulant des concepts. Tout semble réussir jusqu’à ce que l’alcool et les femmes dégradent l’atmosphère et que la violence chasse le bonheur. Mais pourquoi pleurer ? La cité céleste est seule éternelle, Dieu n’a jamais promis le bonheur ici-bas, et le vieux Marcel l’a compris : depuis sa tendre enfance il garde cette photo de famille sur laquelle s’ouvre le roman, unique rempart terrestre contre l’oubli et le temps. Livre où l’auteur parvient à faire de son style le reflet de sa pensée.
B.C.