Edition : Seuil
Parution : Janvier 2013
282 pages
19,50 €
Un retour au Congo natal après vingt-trois ans d’absence en même temps qu’une renaissance dans son enfance africaine, telle est l’expérience que nous livre Alain Mabanckou avec autant d’objectivité que de sensibilité. Pour mieux retrouver les siens et se comprendre lui-même, il ne se voile pas la face. Il ne dissimule ni les rites et les superstitions surannées, ni l’envie et l’exigence incontrôlées des uns ou l’amour gratuit et éternel des autres. Sincérité et humilité signent chacun des portaits qu’il réalise avec le talent et la psychologie d’un grand homme de lettres, photos à l’appui… Mais il ne renie pas l’enfant de jadis et sait « à travers la rudesse de l’existence trouver les points de lumière ». Pour préserver l’innocence de la jeunesse, le monde des adultes a toujours caché les soucis du quotidien. Alors, s’il ne se recueille pas sur la tombe de ses parents ni ne rend visite à sa cousine hospitalisée dans une chambre maléfique, c’est que lui aussi a « un peu peur », veut faire bonne figure et surtout « ne pas bousculer ce qui se fond dans le décor ». Alors il repart, laissant sa terre natale comme une concubine abandonnée certes, mais réconcilié avec lui-même : dorénavant il participera aux funérailles de ses défunts et à la publication des écrits des jeunes ponténegrins…Très joli livre.
B. Clavel-Delsol