15 janvier 2020
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« Judas le coupable idéal » par Anne Soupa
Editions : Albin Michel
Parution : Février 2018
214 pages
15 €
Il y a des chrétiens qui se tiennent vent debout contre toute interprétation personnelle des Evangiles. Anne Soupa n’en fait pas partie. Au contraire ses convictions réformistes contre l’institution trop rigoriste de l’Eglise l’inspirent à enquêter sur la condamnation ancestrale de Judas Iscariote. A la différence de l’Evangile de St Jean, elle révèle un Judas ni félon, ni cupide, ni déicide, ni suicidaire. Selon elle, la prophétie de la trahison et le rapide repentir de Judas ne font qu’innocenter celui-ci. Ainsi le Christ respecte le plan divin comme le libre-arbitre de son disciple infidèle. Si les disciples sont témoins de l’attachement maladif de Judas à l’argent, Anne Soupa y voit la cause première de son erreur. Celui-ci a mis son espoir en Jésus parce qu’il Le croyait grand sauveur de la puissance et de la gloire terrestre d’Israël. Alors le repas pascal et le lavage des pieds ne lui disent rien qui vaille, le doute l’assaille, et Satan, l’ange de la désunion, gagne la bataille. De même que les prêtres du temple ne font preuve d’aucune compassion pour son repentir, de même une telle brebis galeuse ne peut trouver sa place dans « la pastorale de la peur ». Alors Anne Soupa ôte l’auréole noire de la tête de Judas. Celui-ci ne serait que le bouc émissaire de la dérive anti-juive qui dure depuis plus de 2000 ans. Sa faute devient universelle, elle se résume dans le désespoir d’un pardon du maître de la Miséricorde. Livre passionnant où le mal se révèle consubstantiel à la nature humaine qui a besoin d’un Sauveur…
B .C.D.
Published by brigitte clavel-delsol
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2018
5 janvier 2020
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« Un autre son de cloche » par Jacques LAURENTIE
Editions : Téqui
Parution : Octobre 2019
301 pages
18 €
S’il est de bon ton de faire du christianisme l’origine de tous les maux de la terre, Jacques Laurentie n’hésite pas à apporter un autre son de cloche. A son franc parler s’ajoute une riche bibliographie qui apporte plus d’un argument pour le catholique confus de honte autant que d’ignorance face aux attaques inconsidérées. Certes la critique d’une Eglise imparfaite est légitime mais combien dangereuse quand elle ne se réfère qu’à des textes apocryphes, dénature le but des croisades, ignore les secours des missionnaires, détourne de son contexte historique un tribunal juridique ecclésial, et stigmatise sans nuance les guerres de religion. Elle devient pur combat idéologique, fait du Christ une simple invention humaine, méconnaît que la vocation de l’Eglise est le soutien du plus pauvre. Alors Jacques Laurentie multiplie les exemples des bienfaits de cette institution, sans pour autant oublier ses erreurs, dues, selon lui, autant à un déclin de civilisation qu' à une nature humaine imparfaite. Il ne sera jamais assez répété que le but de l’Eglise n’est autre que de proclamer l’amour du Christ et la paix de Dieu. Car la religion chrétienne n’est pas une « religion du Livre » mais de la Parole, du Verbe qui s’est fait chair, une religion de la vie, de « la foi en l’avenir ». Et l’avenir ne réside pas dans l’euthanasie, ni l’avortement, ni le mariage pour tous, ni dans l’Homme nouveau et ce trans-genre qu’il veut instaurer. J. Laurentie, quelque peu partial, a le mérite de rétablir des vérités pour poursuivre un débat qui se doit d’être permanent, avec, pour seule arme, la vérité.
Brigitte Clavel Delsol
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2019
30 décembre 2019
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« COUPURES » par François RACHLINE
Editions : Albin Michel
Parution : Novembre 2017
246 pages
19 €
Ces deux histoires en une sont séduisantes, celles de deux jeunes femmes, à un siècle de distance, sensibles jusqu’à en perdre la raison. Else Blankenhorn, née de la riche bourgeoisie allemande du début du XXème siècle et dotée de nombreux dons artistiques inspire la jeune Elise à rédiger sa biographie. Bien vite celle-ci découvre la fragilité psychologique d’Else qui fit plusieurs séjours en maison de repos sur le lac de Constance avant un internement définitif à l’hôpital psychiatrique d’Heidelberg. Mais pourquoi ses peintures aux effigies toutes prophétiques n’ ont pas été classées dans « l’art dégénéré » éradiqué par le nazisme ? C’est ce que sa biographe va chercher à comprendre et ce que François Rachline s’évertue à faire avec le plus possible de vérité historique. Si le roman tourne autour d'Else et d'Elise, la politique, la science médicale et l’art restent au cœur du sujet. François Rachline n’oublie rien, ni les premières découvertes de la schizophrénie dans l’art, ni le concert annulé devant Hitler par le grand musicien Hermann Van Steiger, ni les célèbres expositions de Prinzhorn qui alimenteront son livre « La beauté insensée ». Même la providence joue son rôle et va mener Elise sans le savoir à rejoindre Else jusqu’à sa maison natale. Les deux femmes finissent par se confondre. La coupure avec le monde extérieur a lieu, « l’art brut » est atteint, au lecteur de mettre un pont entre la réalité personnelle et la réalité collective!
Brigitte Clavel Delsol
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2017
22 décembre 2019
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« La panthère des neiges » de Sylvain TESSON
Editions : Gallimard
Parution : Septembre 2019
167 pages
18 €
Il ne viendrait pas à l’idée de Sylvain Tesson de s’identifier à cette panthère des neiges dont il est à l’affût au cœur du Tibet à 6OO0m d’altitude à -30°… Et pourtant son agilité intellectuelle et ses perceptions poétiques de la création en font un écrivain aussi rare que ce félin des hautes montagnes. Pas une seconde d’ennui pour le lecteur dans cette attente incertaine d’une vision qui somme toute a quelque chose d’éthéré. Car dans ce monde animalier du silence et du gel, de solitude et de nuit, ce n’est pas la mort qui hante l’esprit de l’écrivain, mais au contraire une énergie céleste. L’alpha et l’oméga se rejoignent, l’attente devient patience, la prière n’est autre qu’une correspondance avec la création dans sa totalité. De tout jeunes enfants se révèlent être les bergers d’énormes yacks comme l’homme blessé parvient à accorder au monde sauvage une harmonie insoupçonnée. Cirrus dans le ciel, il regarde la planète avec humour et amour, conscient que si tout passe à une allure vertigineuse, tout s’incruste dans les cœurs comme sur les falaises. La patience est la plus belle des vertus. C’est elle qui incite à la contemplation et permet la confiance au monde de demain. Si on en juge par la photo de son ami Vincent Munier, la panthère est devant nous, elle nous fixe et on ne la voit pas. Belle allégorie du bonheur qui échappe à nos yeux tout en coulant de nos mains …
Brigitte Clavel Delsol
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2019
17 décembre 2019
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« Le bal des folles » par Victoria Mas
Editions : Albin Michel
Parution : Août 2019
251 pages
18,90 €
Ce joli roman a plus d’un atout. Il transpose le lecteur dans un contexte historique tout à fait réaliste. En 1885 où se passe l’histoire d’Eugénie Clery, la médecine a acquis un immense prestige. Une confiance absolue est accordée aux expériences d’hypnose du docteur Charcot pour soigner la démence des internées de la Salpêtrière. La révolte des Communards n’est pas loin et une rigueur effrayante règne dans Paris pour réfréner toutes femmes hors la loi et hors normes. Eugénie en fait partie. Douée d’un talent de médium elle est enfermée par son père à la Salpêtrière où les hommes de savoir et de science n’ont guère de sentiments. Dans un contexte sombre qui n’a pour égaiement que le bal de la mi-carême se dessinent quelques portraits de femmes attachantes malgré leur handicap qui suffiront à convaincre une intendante dévouée depuis toujours à tout faire pour les sauver. Et ce, non pas avec le recours d’une science exacte, mais les premiers balbutiements du spiritisme fondé par P-G Leymarie qui, quoique décrié par les bien-pensants de l’époque, avait séduit Eugénie. Si Victoria Mas a toutes les caractéristiques de la jeunesse d’aujourd’hui, féministe et sentimentale, elle a une qualité rare, celle de valoriser les voix que personne n’écoute. Ainsi grâce à elle, " la mort perd en gravité et fatalité, l’existence gagne en valeur et en sens ». Livre qui fait réfléchir sur l’influence de ceux qui nous ont précédés …B.C.D.
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2019
12 décembre 2019
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« Giono, furioso » par Emmanuelle Lambert
Editions : Stock
Parution : Septembre 2019
219 pages
18,50 €
Emmanuelle Lambert est toute en symbiose avec ce provençal au regard à la fois brumeux et furieux. Elle comprend l’ambiguïté de sa pensée, décèle ses contradictions, découvre sa sensibilité en même temps que sa force du dieu Pan. Elle perçoit combien la nature humaine est une énigme pour lui. S’il est traité par les uns d’indifférent à la tragédie juive et par d’autres de collaborationniste pour oser dire « j’aime mieux être Allemand vivant que Français mort », E. Lambert comprend la révolte intérieure de cet homme traumatisé par la Grande Guerre qui ferme les yeux devant son retour en 40. Elle dépèce ses romans tout en autopsiant ses personnages. Elle découvre un « catastrophiste » alors qu’il proclame que « le poète doit être un professeur d’espérance ». Elle comprend la vengeance du « carnassier » qui aime la race des vivants, des hommes et des bêtes, de la végétation et des pierres. La mort le hante comme la guerre. Il ne s’en détourne pas, au contraire il l’apprivoise. Il la voit partout, dans la déchéance des vieux corps comme dans les mutilations des jeunes soldats, et on ne sait s’il la défie ou la courtise, tant ses descriptions sont crues et réalistes. Blaise de Monluc dans « Le désastre de Pavie » ne fait qu’un avec le Poilu, même si quatre siècles les séparent. Tout se confond dans la tête de Giono, le perforage d’un tunnel de son enfance, les explosifs des tranchées de 14-18, la cervelle éclatée d’Aurore, la foudre tombée sur Bobi, ou le suicide à la dynamite du Roi sans divertissement. Ce n’est pas la peur qui lui dicte ses mots, mais la conviction que la guerre déshumanise et qu'il faut sauver la vie à tout prix. Tout son corps se crispe pour écrire ses multiples anecdotes, transposer sur le papier la bonté transmise par un père philanthrope, cette générosité qui « dévore et consume », cette nécessité de ne pas oublier les faibles ni effacer les disparus. Un magnifique livre d’Emmanuelle Lambert qui incite les jeunes à relire cet écologiste, plus contemporain que jamais quand il dévoile les dangers de l’argent tout en reconnaissant sa nécessité. Elle y parvient aisément, car, comme toute amoureuse, elle s’approprie inconsciemment le style, à la fois direct et spontané, de celui qui aimait répéter : « J’écris pas pour les intellectuels »…
Brigitte Clavel Delsol
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2019
8 décembre 2019
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« Les choses humaines » par Karin TUIL
Editions : Gallimard
Parution : Juin 2019
342 pages
21 €
Si le prix Goncourt est défini par l’artiste-peintre Christèle Rondot comme « toute tendresse et douceur », le roman qui a reçu le prix Interallié et le Goncourt des lycéens est bien différent. Son style a tout de la polémique: un réalisme cru, même si l'ironie est imperceptible, la passion amère et la caricature désolante. Avant d’aborder le thème de la violence sexuelle, et de le décrire le plus crument possible, Karin Tuil dénonce les moeurs actuelles. Les liaisons et les divorces éloignent des obligations parentales, sauf s’il s’agit de sauver l’honneur de la famille quand le jeune fils, promis à une grande carrière, est accusé de viol ou quand la jeune fille, au consentement incertain, a sa dignité atteinte. Le lecteur connaît l’art de portraitiste sociétal que pratique Karin Tuil dans ses fresques de la bourgeoisie pour laquelle seule l’apparence importe. Belle critique sociale qui ne s'arrête malheureusement pas là. Ainsi, quand Alexandre, jamais remis du divorce de ses parents et de sa course aux diplômes, veut échapper un instant à sa solitude par l’alcool, la drogue et le viol, le procès qui suit ouvre la porte à la plus grande des indécences. Rousseau dénonçait déjà la dégradation des hommes par la société, mais il avait su réunir éloquence et poésie. Point de souci d’esthétique chez Karin Tuil, les descriptions détaillées du viol sont trop longues et récurrentes et « si il n’ y a pas d’obscénité en littérature » on peut dire que ce livre n’est vraiment pas de la littérature. Par contre il est une belle occasion de responsabiliser des parents inconscients et de prévenir des dangers une jeunesse qui a sans doute exprimé implicitement sa souffrance en accordant un prix à ce livre. B.C.D.
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2019
2 décembre 2019
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« Noyau d’olive » par Erri De Luca
Parution : Juillet 2014
Editions : Folio
112 pages
Comme un noyau qu’on garde dans sa bouche longtemps après avoir mangé le fruit, Erri De Luca savoure les récits bibliques jusqu’à en extraire la substantifique moelle. S’il refuse d’avoir une foi définitive, c’est au profit d’une quête permanente qu’il dispense généreusement en éclairant bien des mystères. En effet, combien aujourd’hui connaissent le sens du sacrifice d’Abraham, de la soumission d’Isaac, du viol de Leuven? Combien suivent le conseil divin de « voir » la Parole? Combien connaissent le précepte de Juda pour qui les lois sont faites pour les êtres humains et non l’inverse ? Combien partagent le rire de David et entendent comme lui le rire de Dieu ? Selon Erri De Luca l’hermétique à la joie, l’ignorant, le renfrogné ne peuvent aimer l'aventure à laquelle l'homme est voué. D’ailleurs les appelés à une prophétie, comme Moïse, Jonas ou Jérémie, n’ont-ils pas fait tous preuve de courage en prenant la parole? En détournant l'homme de Babel, Dieu invite l'espèce humaine à poursuivre la création dans les quatre coins du monde avec des langues et coutumes variées. Quand on sait qu’en hébreux le mot « shahar » a deux significations, « chercher » et « aurore », cette homonymie n’est plus une coïncidence mais une réalité, celle qui trouve la lumière en cherchant. Ainsi l’auteur appelle à être des « grapilleurs » de la Bible qui, comme le vignoble, n’a jamais fini d’être sondée. Un bon livre pour l'Avent..
B.C.D.
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2014
30 novembre 2019
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« Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » par Jean-Paul DUBOIS
Editions de l’Olivier
Parution : Août 2019
246 pages
19 €
L’appréhension du lecteur de se retrouver dans un univers carcéral s’estompe vite. L’humour du narrateur incarcéré à la prison de Montréal est parachevé par le style poétique de l’auteur et offre une vision de l’humanité vraie, réaliste et lucide. Paul Hansen partage sa cellule avec "un colosse assassin" dont il a vite repéré la sensibilité enfantine et la phobie des rats. Tous ceux qu’il aimait sont morts mais il les sent à ses côtés. Il s’évade avec eux vers un passé pas toujours heureux ni compris, tant sont grandes les contradictions humaines. Des images toutes allégoriques l’assaillent : une église de pasteur s’enfonce dans le sable, une artiste trop belle court après des fantasmes, des jeux d’argent mènent à la ruine et à des mines d’amiante menaçantes, une belle indienne pilote un hydravion avec pour seul fétiche un colibri d’acier, un directeur de prison est plein de sympathie pour un fou de moto tandis qu'un innocent veut plaider coupable… Mais Paul Hansen ne regrette rien de son humble passé où, homme à tout faire dans une résidence, il a connu la joie de dépanner et d’aimer. Alors pourquoi cet emprisonnement injustifié, cette ingratitude de ceux qu’il a aimés, ce travail si précieux mais dédaigné? Telle est la trame de ce livre bien d’actualité où la valeur non reconnue d’un salarié peu rentable risque d’entraîner des catastrophes insurmontables. J-P Dubois en redessinant ainsi le monde apporte non seulement sa contribution à la littérature française mais aussi à la compréhension de l’humanité. Très joli roman qui a bien mérité le prix Goncourt 2019.
Brigitte Clavel Delsol
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2019
24 novembre 2019
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« Eloge de l’inégalité » par Jean-Philippe DELSOL
Editions : Manitoba-Les Belles Lettres
Parution : Novembre 2019
206 pages
19,50 €
J-Ph Delsol a plusieurs casquettes. Historien, économiste, philosophe, il se lamente sur cette pensée unique qui fait de l’Etat une mère nourricière ou un père Goriot qui s’usent à leur propre détriment. Comme Erasme écrivait l’ « Eloge de la Folie » pour condamner un excès de Dame Raison, il fait l’éloge de l’inégalité en rappelant les catastrophes dues à un souci d’égalitarisme social ou ethnique. Certes « tous les hommes sont égaux dans leur dignité », dit l’auteur, mais accuser l’inégalité comme cause de tous les maux de la terre c’est nier l’identité humaine dans toute sa singularité et la possibilité d’un monde harmonieux dans sa diversité. Il dénonce la petitesse de la nature humaine, la jalousie ordinaire, le nivellement par le bas, une égalité des chances dévoyée. Certains fanatiques vont jusqu’à proclamer l’égalité des hommes avec le monde animal et végétal, jusqu’à manipuler la nature de l’homme. Mais le pessimisme n’atteint pas J-Ph Delsol, l’Intelligence Artificielle ne lui fait pas peur, les vraies valeurs humaines seront toujours selon lui supérieures aux truquages des apprentis sorciers, et l’homme à l’esprit libre, en aimant l’aventure, ne peut s’embourber dans l’égalitarisme. Le philosophe devient politique, il fait de la propriété la pierre angulaire, reconnaît l’importance du commerce, la nécessité de la concurrence, le danger d’une législation du travail trop restrictive. Sera-t-il suivi dans ses espérances ou considéré comme un humaniste utopique ? Le succès de son livre le dira …BRIGITTE CLAVEL
Published by brigitte clavel-delsol
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2019