2 mars 2016
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Editions : Actes Sud
Parution : Août 2015
378 pages
21,80 €
Frantz Ritte, musicologue autrichien, se réfugie dans la fumée de l'opium à défaut de comprendre les critiques de son ami à l'encontre des cultures orientales qui envahissent le monde d'aujourd hui. Et si son amour impossible pour Sarah , orientaliste passionnée, n'était autre qu'un rêve tout aussi semblable à celui qu'il veut vivre avec l'Orient? Une insomnie nocturne l'entraîne dans ses souvenirs de voyage où accompagné de celle-ci il découvrit la Syrie et l'Iran. Mais plus que Damas et Téhéran c'est l'impact de l'Orient sur les arts occidentaux qui le marque, que ce soit dans le domaine de la musique ou de la littérature, des aventures amoureuses ou spirituelles. Pas étonnant que "Boussole" ait remporté le dernier prix Goncourt car le lecteur y trouve un style proustien indéniable, un romantisme digne de Chateaubriand, et une hantise de la déchéance soulagée à l’opium à l’image des poètes maudits. Plus encore que par sa forme, c’est sa thématique qui séduit : il s'agit à tout prix de rapprocher l'Occident et l'Orient. "L'orientalisme c'est de l'humanisme avant tout...Il n'est pas honteux de se laisser aller aux sentiments". Cependant "Boussole" ne se limite pas au sentimentalisme , il est un long recueil culturel qui "met en lumière le don de la diversité", au profit de la paix. Mais est-ce vraiment préparer la paix que de se réfugier dans la drogue et parler de "la dictature du cantique catholique"? N'est-ce pas plutôt une dangereuse perte d'identité qui fait la faiblesse de l'Occident?
Brigitte Clavel Delsol
Editions : Actes Sud
Parution : Août 2015
378 pages
21,80 €
Le narrateur Frantz Ritte, alter-ego de l'auteur Mathias Enard, se présente comme un simple fumeur d'opium qui vit dans son nuage.En fait il a du mal à se remettre de la conférence d'un de ses amis qui a dit publiquement souffrir de voir l’art grec et romain menacé au profit de l’islam, de l’hindouisme et du bouddhisme et annoncé ainsi la fin du monde.Alors qu'il est traité de pleutre par cet ami et éconduit par Sarah, une orientaliste passionnée dont il est éperdument amoureux, Frantz, musicologue de profession, en perd le sommeil. Une nuit d'insomnie va lui permettre de repenser aux multiples découvertes culturelles rencontrées lors de ses voyages avec Sarah à Damas et Téhéran. Les souvenirs jaillissent pêle-mêle, et si les tempéraments opposés de Sarah et Franz ne font que déboussoler notre fragile narrateur, celui ci ne peut que reconnaître l'influence indéniable de l'Orient sur les artistes et aventuriers occidentaux, qu'elle soit faste ou néfaste, créatrice ou annihilante. Pas étonnant que "Boussole" ait remporté le dernier prix Goncourt car le lecteur y trouve un style proustien indéniable, un romantisme digne de Chateaubriand, et une hantise de la déchéance soulagée à l’opium à l’image des poètes maudits. Plus encore que par sa forme, c’est sa thématique qui séduit : il s'agit à tout prix de rapprocher l'Occident et l'Orient. "L'orientalisme c'est de l'humanisme avant tout...Il n'est pas honteux de se laisser aller aux sentiments". Mais "Boussole" ne se limite pas au sentimentalisme , il est un long recueil culturel qui "met en lumière le don de la diversité", de l'amour et de la paix.
Brigitte Clavel Delsol
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2015
16 février 2016
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Editions : Albin Michel
15 €
Janvier 2016
187 pages
On se sent loin du monde quand on lit C. de Calan, loin de toute prétention intellectuelle. Peut-être même qu’au début du livre la narratrice a quelque chose d’exaspérant dans sa tonalité de bonne de curé, de concierge de village au langage cru. Mais bien vite la vie sauvage de cette côte de la Manche enveloppe le lecteur d’une douceur toute authentique. Les aléas de la vie n’épargnent personne, bonheur et malheur cohabitent, et deux jeunes gens se lient d’amitié dès leur enfance. L’un qui a toutes les qualités requises pour être un grand amiral de la Marine préfère devenir prêtre de son village natal. L’autre semble vouloir à tout prix expier la vie dissolue d’une mère déchue en choisissant une vie d’ermite. Chacun dans son sacerdoce anime Saint-Clair-des Champs comme ce roman par sa nature hors du commun et hors du temps. Car Claude de Calan sait comme personne décrire cette région dominée par le mont St Michel où l’on peut vivre certes de coques et de salicorne, mais surtout de prières et de compassion.
Brigitte Clavel Delsol
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2016
8 février 2016
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Editions : J’ai lu
Parution : Novembre 2015
183 pages
6,10 €
L’intérêt du livre est multiple. Le style de Laurent Seksik est étonnamment semblable à celui de Stefan Zweig. Même symbolique de l’environnement : les montagnes d’Amazonie offrent la liberté escomptée, mais les rues de Rio suscitent l’agoraphobie et la chasse des nazis se poursuit jusque dans les rêves nocturnes. Même rythme : de longues périodes, méandres de la pensée et des sentiments, sont entrecoupées de dialogues réalistes ou de phrases brèves et décisives. Le drame vécu ne décroît pas d'intensité malgré le cadre enchanteur. Plutôt qu’un roman il s’agit tout à la fois d’une biographie détaillée et d’une fine étude psychologique. Le lecteur y découvre tout un monde d’écrivains célèbres de l’époque qui s’acharnent à redonner espoir à un apatride plein de scrupules et d’angoisse. Malheureusement la seule issue est celle de Kleist, le héros du tout premier roman de Zweig, dont le titre, « Le combat avec le démon », révèle une âme incurable. Ce livre de Laurent Selsik est très beau. Il semble non seulement inspiré par Zweig lui-même mais par tous ceux qui l’ont compris et aimé.
Brigitte Clavel Delsol
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2015
4 février 2016
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Editions : Folio
1ère Parution : 1982
272 pages
Le succès attribué à « Vendredi, ou les limbes du pacifique » et « Le Roi des Aulnes » a eu tendance à éclipser la beauté de « Gaspard, Melchior & Balthazar ». Et pourtant l’histoire de ces trois rois mages est pleine de vérité sur le fond, de poésie dans la forme, d’originalité dans la symbolique. Michel Tournier mesure la tristesse intérieure de Gaspard due à la couleur foncée de sa peau et de ses amours trahis ; il comprend le désespoir de Balthazar l’esthète, banni par un clergé iconoclaste; il reconnaît sous son habit de mendiant Melchior, le roi déchu de Palmyre par un oncle usurpateur. Alors il partage leur solitude dans le désert, jusqu’à ce qu’ils rencontrent le grand roi Hérode qui leur prône la puissance et la force avant qu’ils ne trouvent au pied de la crèche ce qu’ils avaient toujours cherché. Mais c’est le prince Taor qui est le plus surprenant. La futilité due à sa jeunesse ne l’empêche pas de découvrir un autre royaume, celui qui n’est pas donné une fois pour toutes, mais forgé jour après jour. Alors Michel Tournier ne craint pas de faire voisiner le bien et le mal, les massacres d’Hérode et le « goûter du jardin des cèdres », la pureté de la jeunesse et la corruption de Sodome, le délice du loukoum et l’importance de la nourriture spirituelle. Car étouffer « les sanglots de Lucifer devant les beautés du monde » est le premier but de Michel Tournier qui, de nature insouciante comme ce prince, devient un combattant des ténèbres grâce à son écriture haute en couleurs.
Brigitte Clavel Delsol
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1982
3 février 2016
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Editions : Albin Michel
Parution : Février 2016
202 pages
Le style de Pauline-Gaïa Laburte est alerte comme le petit Ritzy, tonique comme le climat valaisan, prometteur comme le prénom de baptême du jeune Petrus Theodolus César Ritz. Le lecteur rentre d’emblée dans cette biographie même s’il ne porte pas grand intérêt à l’histoire de l’hôtellerie du XIXème siècle. Ce jeune paysan suisse déborde de tant d’ambition qu’il communique son plaisir à découvrir les richesses du grand monde et les façons de le satisfaire. La clé de voûte de la réussite est le Client et ce sera sa devise. Cireur de chaussures ou de parquets, groom ou serveur, maître d’hôtel ou directeur général, peu importe. Le Paris d’Haussmann avec son Exposition universelle le passionne, mais il ne s’y enferme pas. Il parcourt l’Europe entre stations balnéaires et villégiatures de montagne, de Lucerne à Cannes en passant par Prague et Trouville, séduit princes et célébrités. Ni l’épidémie de choléra de 1876 ni le tremblement de terre de 1887 ne l’empêchent de réaliser ses rêves, de multiplier ses palaces, de sauver de la faillite le Grand Hotel de Monaco et le Savoy de Londres. Mais l’argent est un veau d’or, l’épuisement veille, la tête se brouille, il dessine des plans d’hôtels à n’en plus finir. La vie est un tourbillon, emporte César Ritz, mais laisse derrière lui une image de luxe aux quatre coins du monde. Le style de l’auteur ressemble à son protagoniste : précis, énergique, fantaisiste, tragique, en un mot séduisant.
Brigitte Clavel Delsol
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2015
28 janvier 2016
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Editions : Albin Michel
Parution : Novembre 2015
19 €
A l’heure où l’église catholique est critiquée de toute part, un livre sur l’Inquisition n’a guère d’attrait. Et pourtant ce petit carme espagnol arrivé à Rome en 1598 pour suivre des « leçons d’Inquisition » est des plus attachants. Le lecteur est tout en phase avec lui, du début à la fin, pour détecter en toute humilité les horreurs morales dont sont responsables les confortatori au nom de la Sainte Cause et constater les tortures innommables infligées aux hérétiques ou à ceux susceptibles de l’être. Le rythme adopté par Sandor Marai au début du livre est très lent, les phrases s’embourbent dans les forces du mal contaminées par la peur. Rome se réjouit quand a lieu un autodafé car le peuple est comme l’Eglise, préfère la foi aveugle à la connaissance, l’obéissance à la liberté de penser. Mais le miracle est une chose qui existe. Giodarno Bruno, l’apostat récalcitrant, ne meurt pas pour rien. A peine est-il mort que son excellence le cardinal de la Sainte Inquisition de Rome le regrette déjà et réalise que « la persuasion patiente et bienveillante » est plus efficace que le fanatisme religieux. Le petit carme s’enfuit mais ne trouve pas d’avantage la chaleur du Christ en Helvétie où se déchirent calvinistes et luthériens. Ce livre magnifique éclaire les limites de la nature humaine qui, en toute bonne conscience, impose son pouvoir au lieu de brûler d’amour pour l’humanité. Car Sandor Marai savait de quoi il parlait : hongrois d’origine, il souffrit du fascisme et du stalinisme, et écrivit ce livre en 1974 avant de se suicider, désespéré par tant d’indignité. Belle opportunité pour nous qu’ Albin Michel le réédite cette année, au moment où Daech apparaît comme la folie résurgente des hommes !
Brigitte Clavel Delsol
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2015
25 janvier 2016
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Editions : Albin Michel
Parution : Novembre 2015
141 pages
14,50 €
Palmyre est morte, mais Paul Veyne l’immortalise. Sa dédicace en dit long : ce livre est dédié à Khaled-al-Assad, archéologue, directeur général des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, assassiné pour « s’être intéressé aux idoles ». En fait d’idoles, il s’agissait des chefs-d’œuvre architecturaux et artistiques qui furent rasés par Daech en Août 2015. Et Paul Veyne de guider le lecteur dans les rues de Palmyre et dans son passé historique, au temps où les sanctuaires des dieux Bêl et Baalshamîn se dressaient comme le Saint-Marc de Venise : fiers de leurs colonnes, des irrigations alentour, des caravaniers et des princes-marchands. A la fois tribu syrienne et cité hellénisée, la culture hybride de Palmyre fit toute sa grandeur. Vraie cité de l’Empire, elle avait besoin de Rome et ses légions contre les razzias perses, de même que Rome avait besoin de sa cavalerie lourde de lanciers bardés de fer qui fit la gloire d’Odainath et de son épouse Zénobie. Ainsi Palmyre est restée toujours elle-même, libre, multiculturelle, inventive et créatrice. Alors la voix de l’historien s’élève contre cet anéantissement non justifié, si ce n’est par la haine de la liberté.
Brigitte Clavel Delsol
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2015
19 janvier 2016
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Editions : Albin Michel
Parution : Avril 2015
343 pages
21,50 €
Daniel Picouly n’a rien oublié des couleurs de la Martinique de ses ancêtres. Les Amazones sont des maîtresses femmes, amies du roi du Dahomey en exil, plus fortes que la fièvre jaune et les trafiquants de rhum, prudentes face aux menaces de la montagne Pelée, conscientes de la supériorité feinte des Blancs face aux sentiments d’infériorité des Noirs. L’humour et l’autodérision dictent ces pages où les superstitions contrastent par leur pittoresque naïveté avec la guerre de 14-18 qui réclame sans pitié des soldats créoles, parmi lesquels se trouve Jean Jules Joseph, le grand-père du narrateur. Celui-ci, aimant depuis sa tendre enfance Aurore, la fille du plus riche planteur de l’île, a plus d’un ennemi jaloux et sera accusé à tort de crimes crapuleux. Ce sont précisément ces accusations injustifiées que découvre son petit-fils. Car Jean Jules Joseph a porté toute sa vie un secret si douloureux qu’il est devenu comme son iguane, incapable de crier sa révolte, mais prêt à souffrir en silence par amour pour ceux qu’il aime. Un beau voyage pour ceux qui rêvent de Martinique, une belle conclusion : on peut aimer deux fois…
Brigitte Clavel Delsol
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2015
12 janvier 2016
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Editions : Odile Jacob
Parution : Janvier 2013
289 pages
23,90 €
L’explication de la Bible par A. Laferrère est brillantissime. Après une telle lecture, impossible d’accuser le judaïsme et le christianisme de tyrannie, car la Bible se révèle être quête de vérité pour devenir creuset de liberté. Après que « Le livre des Juges » ait montré qu’un pouvoir faible ne peut pas fonctionner, les « Livres de Samuel » reconnaissent les dangers d’une monarchie totalitaire. En effet, en mettant en évidence la part du mal dans la nature humaine, le pouvoir des dirigeants eux-mêmes se doit d’être non seulement surveillé mais limité. C’est ainsi que naissent la légitimité du droit de l’individu unique et son devoir de défendre sa dignité ainsi que la survie du groupe auquel il appartient. Car, créée à l’image du Dieu créateur, l’humanité est appelée à changer le monde, à l’améliorer, à distinguer le bien du mal, et même à l’enrichir en mêlant les liens du sang. Aux leçons de morale du livre des « Proverbes » qui ne garantissent pas le bonheur ici-bas succède la sagesse intime de « l’Ecclésiaste » pour finir par le « Cantique des Cantiques», le plus beau poème qui ait jamais été écrit. Alors le règne de la Loi se voit renforcé par la Règle d’Or de Jésus, les Dix Commandements par les Béatitudes, le Royaume des Cieux par le résultat du travail des hommes. La première Eglise de Jérusalem va peu à peu s’ouvrir aux Gentils, et ce, grâce à St Paul, opposé au repliement de l’Eglise sur elle-même, mais fervent défenseur de son ancrage dans la société. Ainsi le lecteur acquiert la certitude que « partie à la recherche de Dieu, la Bible a trouvé la liberté ».
Brigitte Clavel Delsol
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2013
10 janvier 2016
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Editions : Robert Laffont
Parution : Février 2015
237 pages
19 €
L’automne 1793 est le moment le plus tragique de la guerre de Vendée et c’est cette période qui inspire Y. Viollier comme elle insuffla à Pierre-Jean David, célèbre sculpteur du XIXème siècle plus communément appelé David d’Angers, la réalisation de la célèbre statue du général vendéen Bonchamps. La démarche narrative de Y. Viollier ressemble à la construction de cette sculpture. L’histoire évolue au même rythme que le buste de Bonchamps. Deux récits en un, la vie du sculpteur et la vie du général, un chef d’œuvre littéraire qui égale en beauté ce marbre de David, même si David a du mal à le réaliser. Car il arrive que l’inspiration lui fasse défaut : au souci de perfection du sculpteur s’ajoute une immersion de souvenirs, une enfance malheureuse, un père alcoolique révolutionnaire épargné de la mort par le général qui fit grâce aux cinq mille soldats républcains prisonniers dans l'église de Saint-Florent-le-Viel. Y. Viollier ressuscite à merveille ce fait historique trop souvent oublié. Il invite le lecteur à aller admirer cette statue où la miséricorde trancende la haine, comme le marbre la terre glaise. Magnifique.
Brigitte Clavel Delsol
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2015