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14 mai 2019 2 14 /05 /mai /2019 14:51
« Le Destin de Iouri Voronine » par Henriette Jelinek

« Le Destin de Iouri Voronine » par Henriette Jelinek

 

Editions de Fallois

Parution : Juin 2005

223 pages

17 €

 

Le célèbre matérialisme des Etats-Unis mérite qu’on revienne  sur le Grand Prix du Roman de l’Académie française de l’année 2005. Certes la considération pour la belle phrase laisse place à la caricature. Mais le style, pauvre et dénudé, ressemble à Iouri Voronine, vieil immigré russe parachuté à Beverly Hills chez son fils, milliardaire paranoïaque,  qui, honteux de ses origines,  affuble son père d’un nom américanisé. Ainsi enfermé dans une cage dorée aux multiples serviteurs et grilles cadenassées, sans liberté de parole ni la moindre considération,  Iouri pourra-t-il retrouver sa propre identité ? Après le pire, les Etats-Unis pourront-ils lui offrir le meilleur ? C’est en mettant ses pas dans le chemin de la prière que Iouri  finit par pousser les portes d’un monastère new-yorkais. Là il retrouve sa vocation, celle de serviteur plus grand que le maître, celle du père qui sauve ses brebis bien-aimées, en un mot la résurrection éternelle. Le style est bref, donne au livre le mérite d’être rapidement lu et de rappeler aux parvenus l’échelle de Jacob si dure à grimper mais combien gratifiante… 

B.C.D.

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 08:12

 

 

Editions : COMCO

Parution : Janvier 2005

95 pages

20 €



Verdun n’est pas loin, ni dans le temps, ni dans l’espace,pour ce Lorrain qui ne se révolte pas, mais simplement crie son désarroi pour tant de jeunes disparus et  si vite oubliés. Leur mort s’impose sans cesse  à lui, sous toutes ses formes, et ce rappel n’est ni vain, ni stérile. Il prend la forme éphémère d’une petite fille jouant à la marelle, ou d’un Christ dodu trop repeint de blanc. Il prend la forme d’un chat, pour celui qui n’a reçu que des obus pour caresses. Pourquoi une croix de bois stérile  à l’ombre d’une tombe, plutôt qu’un arbre vivant, aux branches et racines protectrices ? De même  le bouquet fané contraste avec la stèle  de lierre, la vasque en déséquilibre avec la pierre immobile. La mort est là, toujours la-même, et jamais pareille … Rien de morbide dans ce livre, comme si les morts étaient plus vivants que les vivants, comme s’il était bon de prendre le temps de se rappeler que l’indicible est plus parlant que la parole, que le silence est plus grand que le bruit. De la nature surgit tout un monde de correspondances que plus personne ne sait  voir: seuls les morts nous les rappellent. Car Dieu est silence lui aussi, si proche et si lointain, sans doute parce que trop souffrant et trop seul….

Brigitte Clavel

 

 

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