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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 18:12


 

 

 

 

 

 

EDITIONS : Zulma

Diffusion : Seuil

PARUTION : Septembre 2010

333 pages

20 €

 

 

Où part ce jeune islandais Arnljotur au tempérament si contraire à la jeunesse d’aujourd’hui qu’il pourrait être pris pour un simple d’esprit ? Pourquoi laisse-t-il derrière lui sa terre natale pour un pays jamais nommé, avec le  seul rêve de faire revivre une roseraie disparue?  Rien dans ses bagages si ce n’est quelques boutures d’une fleur au nom qui lui ressemble : «  Rosa candida » ; aucune attache dans son cœur, pas même une enfant à qui il a donné la vie en toute ingénuité. Et si ce conte était plus actuel qu’il le paraît ? Si l’auteur, en révélant un libertinage sans lendemain et une vaine  quête de soi à travers de savants diplômes, voulait offrir une voie du bonheur autre  que celles trop souvent empruntées aujourd’hui ? Rien de niais dans ce roman, l’amour des fleurs y est contagieux comme la gaieté des moines à la culture aussi biblique que contemporaine.

Brigitte Clavel

 

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 08:58


 

 

 

 

Editions : Gallimard

Parution : Septembre 2010

154 pages

12,50    

 

 

François Sureau offre au lecteur un parcours tourmenté : celui d’Ignace de Loyola,  « Inigo » dans sa langue natale du Pays Basque, ce qui signifie « enflammé ». Ce chevalier du roi veut devenir chevalier de Dieu. Jusqu’ici il a toujours connu la gloire à la guerre et le succès auprès des femmes. Mais c’est vaincu et grièvement blessé qu’il sort de la bataille de Pampelune. Souffrant autant physiquement que moralement, il éprouve le besoin de s’épancher, de reconnaître son orgueil belliqueux et d’avouer ses fautes contre la chair. Les souvenirs de la cour du roi l’assaillent tandis qu’une vie d’ascète l’attire. A un vocabulaire guerrier  succède  peu à peu celui de la souffrance  de l’âme due à l’abîme qui le sépare de Dieu. Inigo n’est plus qu’un corps squelettique brûlant d’absolu, se mortifiant jusqu’à ce qu’il ressente en lui la présence divine tant attendue. Avec ce roman, François Sureau a reçu le prix des écrivains croyants. Peut-être  a-t-il connu lui-même les tourments de la foi pour relater, avec tant d’empathie, ceux de ce grand saint, connu plus comme auteur  des « Exercices spirituels" et fondateur de « l’Ordre des Jésuites » que par ses angoisses métaphysiques.

Brigitte Clavel

 

 

 

 

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 19:58

Editions de l’Olivier

Parution : Août 2010

232 pages

18 €

 

 

Un mal-être permanent, des falaises abruptes, des penchants suicidaires, une famille incompréhensive, tels sont les thèmes chers à Olivier Adam. La narratrice Sarah ne peut se remettre du décès de son frère jumeau, Nathan, jeune anarchiste déprimé qui s’est tué en voiture. Pour se rapprocher de lui et mieux le comprendre, elle se rend au Japon «  où il avait trouvé…mieux qu’une cure de sommeil… le repos, un répit, un refuge… ». Là elle rencontre ceux que Nathan  a croisés et se sent plus proche d’eux que de  sa propre famille. Ainsi en voulant comprendre son frère, Sarah se découvre elle-même. C’est alors un beau voyage de révélations sur les autres  et sur soi. C’est aussi  une très belle écriture qui abonde en descriptions de la nature, en variétés de personnages, qui nous fait aimer le Japon plus que jamais, comme si l’amour d’Olivier Adam pour cette île était prémonitoire.

Brigitte Clavel

 

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 12:13

 Editions : Albin Michel

Parution : Août 2010

458 pages 

22 €

 


Ce roman, présenté sous la forme d’ un échange épistolaire et d’un journal intime rédigés en plein XIX ème siècle, n’a pas pour auteur un historien, mais un observateur de la nature humaine, de ses dépassements comme de ses mesquineries. A cela s’ajoute une vocation médicale, non seulement des corps mais des âmes. Selon le médecin narrateur, la rigidité des institutions religieuses et sociales comme la pesanteur des préjugés « imbéciles » ne fait qu’accroître le mal-être intérieur. Seul l’amour, « antidote à la mort », peut raviver cette nature complexe de l’homme. Le livre est écrit avec tant d’humanité que le lecteur le poursuit avec un immense plaisir, trouvant, dans ces multiples histoires campagnardes, une vérité universelle. Brusquement la voix du docteur se tait, laissant le lecteur perplexe  devant un vide   une immense déception succède à l’utopisme. Sans doute, comme la rage, l’amour connaît-elle  trois  phases : celle de l’innocence, celle de l’expérience, celle du sacrifice...

Brigitte Clavel

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 15:59

 

Editions : Verticales

Parution : Décembre 2010

317 pages

18,90 €

 

 

Un style prolixe et spontané, tour à tour  familier et technique, amène le lecteur  à Coca, ville fictive américaine. Son maire, dit le Boa, symbole du « rampant prédateur » est  un mégalomane, passionné de buildings et de modernité. Si Coca est complexée par sa situation  à l’écart des grandes villes et sa dépendance en matières premières, pourquoi ne deviendrait-elle pas, grâce à son maïs, reine de la bioénergie? Mais il faut un pont, et pas n’importe lequel, un ouvrage sans pareil, manne véritable pour beaucoup de travailleurs venus de par le monde. C’est alors que l’auteur passe de la fiction à la réalité et offre, avec humour et finesse,  un tableau typique de la société actuelle avec toute la diversité que comporte  la nature humaine. L’objectif de chacun n’est pas le même pour tous. Certains  s’adonnent au dragage des fonds sous-marins, d’autres partent à la conquête du ciel. Certains se battent pour un salaire mérité ou pour la nidification des oiseaux, d’autres s’amusent à risquer leur vie ou faire du sabotage. L’hyperactif emploie son  énergie   à « travailler le réel », à être sans cesse sur le terrain, réaliser des projets, donner des ordres, assurer la sécurité, pardonner, aimer. Un appel à la vie, à la création sous toutes ses formes, à l’aventure, avec ses joies et ses désillusions, sans utopie aucune, « l’expérience intérieure elle n’est jamais dedans », et qui lui a valu le Prix Médicis 2010.

Brigitte Clavel

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 19:57

 

Editions : Gallimard

Parution : Novembre 2010

178 pages

14,90 €

 

Dès les premières pages le lecteur ne peut s’empêcher de penser à Francis Ponge : même sensibilité poétique, même esprit d’observation jusqu’à faire vivre l’objet et lui donner un sens, même magie des mots pour sublimer le plus banal quotidien. L’important, pour Philippe Delerm, ce sont les jeux de lumière : ils apportent mouvement, légèreté, vie. Paradoxalement ils suscitent sensation de fugitif et sentiment d’éternité, « le voyage est en soi, il commence quand on s’arrête ».  Le lecteur  découvre alors « le détail qui permet de tenir… le sel de l’existence », « on va enfin se sentir vrai », « on existe dans l’absolu, sans idées, sans projet », simplement avec des « plaisirs minuscules », des « rituels d’éternité modeste ». Et c’est là que le bât blesse, l’idéologie succède à la poésie, le stéréotype à l’unique et l’inaltérable. Le bourgeois, taxé de matérialisme et de « rapport de force » est celui pour qui « le meilleur est le plus cher ». « Tout est tellement civilisé »,  même le plaisir est surveillé par un « code de réserve ». Heureusement restent sacrés le bien-être du dimanche, la fidélité aux morts, la lumière dans la nuit, et si certains font preuve de fermeture d’esprit d’autres savent aimer. Ce livre de  Philippe Delerm est exactement celui qu’il prône, « la lecture pour fauteuil du Luxembourg », « des pages libres et détachées….où on se laisse dériver ».

Brigitte Clavel

 

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 13:47


 

 

Editions : Grasset

Parution : Janvier 2010

469 pages

20,,00 €

 

 

Le lecteur ne trouve pas dans ce livre la prose romantique propre à Dominique Bona.  Sans doute le cœur dur et froid  de ce ministre de de Gaulle  a contraint celle-ci à une biographie sans fioriture. Un amour d’adolescent  doublé d’un désir d’évasion   emporte  André  et Clara  en Indochine loin de la petite épicerie familiale des Malraux et du nid douillet des Goldschmidt. Et c’est à partir de ce moment que commencent la célébrité  pour lui et l’effacement pour elle. Sans bagage intellectuel et sans argent, Malraux bénéficie de la bonne éducation et instruction de Clara, bilingue, passionnément amoureuse qui suit aveuglément cet homme  avide de voyages, surtout quand ils sont lucratifs ou pleins de prétentions politiques. Clara fera toujours tout pour lui, jusqu’à risquer sa vie pour le faire libérer de prison ,  épouser ses convictions communistes, obtenir de son propre frère, Georges Goldschmidt, des avions pour les républicains d’Espagne qui feront le succès de Malraux .  Rien n’y fera, ce qui importe c’est la célébrité…et comment être célèbre avec une petite révolutionnaire née quand le vent tourne et qu’on veut être aux côtés  du général de Gaulle ??? D’autres, plus mondaines et plus belles, auront vite fait de la remplacer.

Brigitte Clavel  

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 09:38

Editions : SABINE.WESPIESER

Parution : Août 2010

131 pages

17 € 

 

 

Plus que de lait et de miel,ce livre est composé de la tristesse que peuvent engendrer la guerre, l'exil forcé, une séparation sur un quai de gare dont on ne se remet jamais, un amour plein d'espoir mais fragilisé par tant de souvenirs malheureux. Jean Mattern, dont la sincérité de l'expression rend véridique ce roman dédié à son père, remémore une époque de grandes souffrances où Russes et Allemands s'entre-déchirent. Né à Timisoara en Roumanie, exilé en France depuis 1944, le narrateur, en fin de vie, ne peut s'empêcher de penser à son passé. Il nous le révèle par bribes à mesure que l'assaillent ses souvenirs. Il lui a fallu prendre des décisions hâtives,renoncer à une amitié, rompre une promesse pour fuir, car en lui coule du sang juif. Il souffre maintenant de savoir son meilleur ami incognito à Honolulu alors que celui-ci avait tous les talents d'un grand musicien international et de se voir lui-même dans un village perdu de Champagne ,mourir "sans panache" alors qu'un désir de survivre a toujours habité ces habitants d'Europe centrale. Pour gagner la célébrité,son compatriote Johnny Weissmuller devenu le célèbre Tarzan avait eu "le cran de mentir"...Ainsi "des gens très bien étaient nés à Timisoara, il ne fallait pas croire...".Ce livre est un nouveau témoignage émouvant d'un homme brisé par la seconde guerre mondiale .

Brigitte Clavel  

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 14:29


 

Editions de Fallois  / L’Age d’Homme

Parution : Septembre 2010

Prix : 18,50 €          

346 pages 

 

Le Prix Interallié est réservé aux  ouvrages littéraires des journalistes. En 2010 il  a été décerné au Suisse J-M Olivier. Certes la qualité d’écriture de celui-ci  est indéniable, mais il semblerait que  son anti-matérialisme soit la raison première de sa récompense. En effet, après avoir décrit  une Afrique sauvage où le jeune narrateur est troqué par son père biologique  contre un écran plat de télévision, l’auteur nous entraîne dans les milieux les plus riches et les plus pervertis du monde où seuls comptent argent, sexe, drogue,  psys stupides et  multiples adoptions insensées. « L’homme est bon, la société le dégrade », tel est le sentiment qu’apporte au final cette description toute caricaturale d’un monde où prédomine l’argent. De faibles tentatives de réflexion, d’isolement et d’efforts intellectuels auront lieu, malheureusement sans jamais de références spirituelles solides, donc sans aucun secours. Seul un amour sincère pour Ming fera avancer ce petit Africain sur une terre pleine de tentations factices et de miroirs aux alouettes.

Brigitte Clavel                                  

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 22:39

 

Editions : Fayard

Parution : Septembre 2010

206 pages

17,90 €


 Montrer que "les chaînes de l'Etat sont plus lourdes que celles de la mort" , donner la liberté  aux vivants et la parole aux morts,tel est le sens du dernier roman d'Ismail Kadaré,écrivain albanais, dont la célébrité est due à son engagement politique contre la tyrannie de la dictature communiste . 

Le personnage principal, un dramaturge du nom de Rudian Stefa,  n'est pas autorisé,par le Conseil artistique albanais, à donner en représentation  sa dernière pièce de théâtre. La raison est simple : il fait intervenir sur scène un fantôme qui, "en tant que souffle, en tant qu'esprit"  ose faire des révélations politiques,audace par trop helléniste "inacceptable pour le réalisme socialiste". Au même moment Rudian est convoqué par le Comité de parti à cause du suicide d'une de ses  admiratrices, Linda B.. Il est suspecté: connaissait-il cette Linda B. qui,dans ses notes intimes ,lui déclarait son amour? Savait-il qu'elle était assignée à résidence à cause de ses origines aristocratiques et l'amie intime de Migena, sa maîtresse du moment? Il se met à douter de tout: Migena est- elle espionne?Ou est ce par amour pour celle-ci qu'il fait tant de démarches? Lui-même a-t-il une part de responsabilité dans cette mort étrange?  Il fait alors  son possible pour élucider cette énigme et faire entendre la voix de celle qui  n'a jamais eu le droit de parler.

Ce livre, qui est celui d'un apôtre de la liberté, a tout de la densité de la tragédie grecque à laquelle  il fait référence en permanence à travers les personnages d'Orphée et Eurydice. Le lecteur ne peut rester insensible à cette voix étouffée mais opiniâtre de Kadaré : "Sait-on jamais.Peut-être un jour finira-t-on par m'entendre?" Le lecteur se doit de l'entendre.

Brigitte Clavel
 
 
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