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9 mai 2013 4 09 /05 /mai /2013 08:37
                            


Editions de Fallois
Parution : Mars2013
220 pages
16,50€

Cette célèbre helléniste est l'exemple même de la philosophe  qui a toujours mis sa plume au service de tous. Ses admirateurs savent l'importance qu'elle attachait à la culture gréco-romaine qu 'elle a prouvée indispensable à la compréhension du monde.Elle n 'était pas moins indifférente à la petite histoire humaine et sa sensibilité littéraire lui a inspiré plus d'un roman ou nouvelle. Elle ne désirait pas publier  "Rencontre" de son vivant. Sans doute craignait-elle que le thème  abordé  soit démodé en évoquant les problèmes de coeur d'une jeune fille trop bien élevée qui deviendra une femme trop scrupuleuse. Quand  Anne Aubier jeune veuve croit avoir aperçu au parc du Luxembourg Paul, le premier amour de sa vie qui l'aimait avec insouciance et sans conformisme, elle quitte tout pour le retrouver, ses amis fidèles comme sa dignité! Sa soumission au destin se transforme en panique, en révolte , en désespoir. Mais la recherche ne sera pas tout à fait vaine. Car pourquoi vouloir remonter le temps à tout prix? Le parc  du Luxembourg lui tend toujours les bras.L'unique  maladresse serait de ne pas percevoir le bonheur là où il est, c'est à dire dans l'accueil de  la rencontre impromptue, dans la beauté du quotidien,dans l 'offrande affectueuse  d'une hospitalité toujours en éveil...
B. C.
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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 08:56

Editions : Albin Michel

Parution : Février 2013

338 pages

22€

 

 

Mieux comprendre un monde apparemment composé de « fous », de « timbrés », « cinglés », … tel semble être l’objectif de cette romancière et philosophe israélite. En arrière fond, la route entre St Jean d’Acre et  Haïfa, parcourue quotidiennement depuis l’accident de son fils par une  vieille clocharde dénommée Na’omi. Celle-ci n'est pas la seule à être hantée par la mort.   Tamar est obsédée par la disparition de sa soeur qu'elle croit retrouver à chaque queue-de-cheval  de couleur châtain .  Au grand carrefour un mendiant russe toujours ivrogne, accusé d’avoir tué son frère. Plein de  contradictions sur cette terre patriarcale : les murs sont recouverts d’inscriptions obscènes et les rues bloquées par des manifestations féminines opposées au projet d’insémination artificielle; au service militaire  obligatoire les jeunes  préfèrent   vodka et  tatouage. L'instabilité humaine n'en finit pas d'exaspérer. Chacun souffre jusqu’à la déraison, mais point de misérabilisme, point de sensiblerie.  Même si l'appartement qui revient à Sacha et sa soeur  est squatté, le leitmotiv demeure joyeux  « Things can only get better »  et fait avancer le lecteur dans une histoire à plusieurs voix, une alternance de monologues, moitié récits, moitié confidences, parfois très drôles, parfois tragiques, toujours prosaïques, mais qu'une heureuse providence finit par dénouer. C’est ce souci d’élucider le mystère humain qui semble avoir inspiré l’auteur. L’énigme est résolu : il y a dans le cœur de l’homme « de la place pour un seul amour »...Livre déroutant par la modernité du style qui n'a rien du romantisme annoncé par le titre mais qui laisse derrière lui le souvenir de personnages aussi loufoques qu'attachants.   

B.Clavel Delsol

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 17:20

                          

 

 

Editions : Sabine WESPIESER

Parution : Février 2013

100 pages

14 €

Le suicide d’un vieillard  se déroulant sous les yeux  de la narratrice maintient celle-ci sous un état de choc. Une panique   incontrôlable s’empare de celle-ci. Et si rien n’était un hasard, si  tout avait une raison d’être, si des forces contraires s’annihilaient sciemment ? Sa féminité candide de même qu’une publicité criante de jeunesse dans les « boyaux obscurs » du métro n’auraient-elles  pas une part de responsabilité  dans  un tel acte de désespoir ? Mais surtout comment expliquer une course éperdue dans Paris,  au lieu de rejoindre un amant  qui attend patiemment dans un hôtel en bord de mer ? Une fuite effrénée peut seule, pense-t-elle,  effacer le  film d’horreur qui repasse  sans cesse devant ses yeux. Un besoin de survivre au-delà des atrocités, un sourire partagé avec un inconnu comme un rendez-vous manqué avec un amant sont des épreuves personnelles inévitables…Alors elle sonde Paris comme à la recherche d’une aide impossible, creuse sa mémoire  et les  souvenirs, heureux ou malheureux, avec ou sans celui qu’elle croyait aimer, surgissent. Comme la marée montante et descendante, un flux la rapproche de celui-ci tandis qu’un reflux l’en éloigne…Une "pluie intérieure" va durer, et  le vieil homme du métro rester… Ouvrage magnifique pour celui qui a plaisir à donner du sens à l’irrationnel et aime les errances poétiques…

B.C

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 12:39

                    

 

 

Editions : Albin Michel

Parution : Avril 2013

166 pages

15 €

 

Ce  n’est pas de la considération que  Gérald attend des autres, simplement un regard qui lui donne une raison d’être. Enfant mal aimé, guichetier de banque effacé, amoureux ignoré, il souffre, mais aucun pathos dans son aveu. Il reconnaît avec humour qu’il n’a rien d’original,  mais rien de répulsif non plus. Il se sent juste inexistant. Alors  l’anti-héros  va réagir. Avec la timidité du faible complexé, il se lance un défi. Pourquoi ne deviendrait-il pas un héros en traversant la Manche à la nage pour épater à son tour ? Au-delà de ce pari, l’auteur semble vouloir mettre à l’honneur cette race d’hommes dont personne ne se soucie, plus fréquente qu’on ne le croit. Il y parvient parfaitement, ses phrases sont brèves, révèlent la panique de celui qui ne se sent jamais « la bonne personne à la bonne place ». La traversée devient de plus en plus dure pour le guichetier nageur qui n’aime pas spécialement l’eau,  mais l’auteur  parvient habilement  à la transformer en tragi-comédie afin que le lecteur n’abandonne pas Gérald au milieu de la Manche…Un livre plein de sensibilité et  de rêves qui laisse comme  souvenir  un homme libéré…

B C 

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 19:15

 

 

Editions : Gallimard 

Parution : Janvier 2013

212 pages 

16,90 €

 

 Ce second livre  de  la jeune Katrina Kalda est d’une aussi grande qualité littéraire que le premier. Au romantisme d’ « Un  roman estonien » elle  ajoute  une ironie subtile  qui sait mêler empathie et lucidité sur les êtres et le monde.  En 2010 son héroïne, Kadri Raud, estonienne comme elle,  rédige  son journal intime. Elle y décrit une  arrière grand-mère  en permanence apeurée,  sa  grand-mère Eda  aussi aimante qu’exaspérante ; quand il n’est pas sous l’emprise du tabac ou de l’alcool, son  père se voue à son violon, malgré le désaccord d’Eda, apparemment soumise à la rigueur mathématique promue par les Soviets ; sa  mère n’ayant soudain plus  d’amour pour cet homme, défie  le Rideau de fer et emmène sa fille  vivre dans  les quartiers  pauvres de Paris. Tel est l’atmosphère qui pèse sur la jeune Kadri. Depuis l’enfance ses questions ont  toujours été éludées et  elle est devenue, sans le savoir, le réceptacle de l’angoisse de trois générations. Les anxiolytiques n’ont plus d’effet sur elle.  Son ironie devient révolte, sa colère explose jusqu’à demeurer incapable d’aimer et à avorter l’enfant qui est en elle. Car,  si la vie se révèle un cauchemar et  le bonheur  un rêve insolite,  pourquoi vouloir à tout prix  former des couples en situation d’échec et  engendrer des enfants avec pour seule promesse  la souffrance ?  Tel est le tourment  de Kadri  qui vit dans la hantise  de n’avoir pas assez aimé ceux qui l’ont précédée. Car Eda ne lui a –t-elle pas légué le plus précieux héritage  en lui confiant le courrier de Lisbeth rédigé  dans les années 1945-46 lors de son incarcération dans un camp du Goulag?  Une fois élucidés, les drames, que chacun a camouflés et  essayé de surmonter, se transforment en miracle dans le cœur de  Kadri : dorénavant embrasser  les beautés de la création  sera sa raison de vivre, le lien  qui la rattachera  à ceux qui surent voir dans la nuit et croire à une arithmétique des dieux qui n’a rien à voir avec celle des humains…

B.C

 

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 17:33


 

 

Editions : Stock

Parution : Mars 2013

280 pages

19 €

 

Sans doute François Taillandier, historien et romancier, a-t-il été marqué par cet adage romain : « Ce qui est tragique, ce n’est pas que les choses disparaissent, c’est qu’elles ne soient pas même pleurées, et que l’oubli précède la mort ». Son dernier livre ressuscite alors des personnages de l’empire romain aussi séduisants qu’attachants.Les Goths ont envahi l’Empire romain et le vieux  noble Cossodorius s’est débattu pour sauvegarder une culture gréco-latine dont il est un grand détenteur. Quand, au seuil de sa vie,  il se retourne sur son passé, il a du mal à se reconnaître.  Car les honneurs reçus en tant que  Senator à la cour de Théodoric n’ont en rien effacé  le remords des compromissions. Si au lieu de se rebeller il a préféré  la carte de l’efficacité, c’est au prix d’une prudence  calculée pour pouvoir participer à la res republica . Mais « savoir » et  « œuvrer » sont ils suffisants pour collaborer à l’ouvrage de l’humanité ? C’est cette même question que se pose Théolinda, jeune princesse de Bavière  qui, en épousant  le roi des Lombards, apporte à l’Italie, grâce à une alliance avec le pape Grégoire le Grand, une stabilité politique et religieuse  qu’elle voudrait pérenne. Ainsi chacun, à sa façon, contribue à « l’écriture du monde », que ce soit le poète philosophe Boèce, le jeune Isidore premier encyclopédiste et futur  évêque d’Hispalis, Benoît  de Nursie …même si l’échec est latent, car « on ne fait pas d’humanité par décret. Il y faut de profonds et rudes instituteurs, qui labourent et sèment au-delà du temps d’un homme». Et c’est précisément cet incessant  effort pour la gloire du monde que François Taillandier raconte d'une très belle écriture.

B C 

 

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 08:17

Editions : Actes Sud

Parution : Janvier 2013

274 pages

20 €

 

 

 

Il y a longtemps qu’Octave Lassalle sombre dans la solitude. Son métier de  chirurgien cardiologue l’a accaparé corps et âme jusqu’à ce qu’un drame survienne, vide sa belle demeure et il se retrouve seul à la retraite, sans utilité, avec pour unique  écho de son enfance : « alors t’existes pas ! ».  Une décision s’impose, il ouvre sa maison à quatre personnes qui lui seront de grande utilité.  Marc sera le  jardinier, Yolande la maîtresse de maison, Béatrice la gardienne de nuit et Hélène l’artiste peintre. Comme lui, chacun d’eux a un lourd passé, car la vie n’épargne personne, mais chacun se respecte, garde le silence en même temps qu’une certaine distance. Ce qui n’empêche pas les liens de se tisser entre eux  et un avenir commun  de se dessiner. Car avec ces quatre jeunes c’est la vie qui rentre dans la maison.  Mais c’est surtout  l’esprit d’écoute et d’observation propre au vieux médecin  qui  rend confiance à tous. Les particularités de chacun mises en valeur par le vieillard redonnent à la vie toute sa raison d’être, jusqu’à faire revivre les morts. La main est toujours là, tendue ou resserrée, selon les moments, symbolisant  le don sous toutes ses formes. Le travail, la tendresse, l’art, tout est forme de prière. Livre extrêmement poétique où s’entrecroisent, comme dans la vie, légèreté et  gravité. Profane et sacré sont alors confondus.

Brigitte Clavel Delsol   

 

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 08:56

Editions : Gallimard
Parution : Février 2013
157 pages
17,50 €


Le succès du livre d' Amos Oz est justifié. La nature humaine y est décrite et comprise avec une touchante subtilité.  Le contexte  historique est  intéressant, il  présente la vie   à l 'intérieur du kibboutz Yikhat en Israël. A partir  de huit petites nouvelles où les personnages se recoupent et finissent par former un roman, l'auteur, sans  omettre  le moindre détail du quotidien   comme de la complexité des tempéraments, montre à quel point l' intolérance et le dogmatisme peuvent faire  souffrir, même entre amis.  Le héros n' est pas le vieux professeur marxiste aux idées figées et inconstant en amour, ni la mère de famille insensible à l' horreur du dortoir collectif de son petit garçon . C 'est  le silence malheureux   du père de famille impuissant,  du jeune homme  interdit de rejoindre sa famille sous prétexte de retarder son intégration au kibboutz, le vieux célibataire angoissé par la mort...La jalousie, le fanatisme,  le souci de rentabilité collective au détriment de la liberté individuelle n'épargnent pas les  kibboutzniks.Tel est le message d'Amos Oz transcrit avec beaucoup d'art: imposer une utopie annihile  les hommes. Ne  subsiste alors que " la souffrance des âmes seules" . 
Brigitte Clavel Delsol

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 12:15

Editions :Albin Michel
Parution : Avril 2013
419 pages
21,50 €


Béata  de Robien est historienne et écrivain d' origine polonaise, diplômée de l'université de Cracovie et de la Sorbonne , ce qui crédibilise le contexte de son  dernier roman : la Pologne des années 50.
A travers les yeux de la jeune Bashia qui découvre la vie qu elle ne comprend pas toujours ,  B.de Robien  révèle  de façon   très  vivante ce que les Polonais  subissaient lors de l 'occupation  soviétique. La "bolchévisation"est en route: le devoir de" penser collectivement "est impératif et la  suppression de la propriété privée naturelle. L'URSS renie le massacre de Katyn et le lyssenkoïsme justifie  la volonté de forger les hommes malgré eux.Lucide sur un monde où règnent mensonges et délations, Bashia ne rêve que de la France, de liberté et d'amour. Car, suite aux événements, son  oncle a perdu la raison, son père se noie dans l' alcool et sa tante épouse un responsable du Parti. Seuls ses grands parents ne font aucune concession et savent garder grandeur d'âme et dignité. Mais qui renseigne la police du Parti pour les moindres faits et gestes de la famille? C'est ce que Bashia mettra toute une vie à découvrir.  B. de Robien, par le biais du roman, révèle ce que   les livres d 'Histoire ne peuvent raconter: un très  beau témoignage pour que la jeunesse de France y voit plus clair que le jeune syndicaliste  Christian Le Goff  dont Bashia s 'est amourachée et a ouvert les yeux. Un très bel exemple aussi d'amour familial et d'attachement patriotique.
Brigitte Clavel

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 13:33


 

 

Editions : Acte Sud

Parution : Janvier 2013

215 pages

20 €

 

 

La littérature  en danger, tel est le sujet   que Pia Petersen  a plaisir d' aborder dans son très joli roman qui ne manque pas de psychologie ni d’actualité.  Ruth est arriviste, mondaine, volontaire, quand il s’agit de pérenniser la célébrité  de son mari, Gary Montaigu, qui  vient de recevoir l’International Book Prize. Alors  elle multiplie les cocktails, promet sans scrupules des tas de publications à venir,  organise  en son nom une émission de téléréalité dénommée « Un écrivain, un vrai ». Ainsi  il sera touchant de voir Gary, dans son contexte familier,  écrire  en direct ce qui plaît aux lecteurs ,  seul moyen  d’être assuré d’ un audimat toujours croissant. Ce que Ruth ignore  c’est que l’écriture sur commande   coupe  l’inspiration,  Gary  n’a plus d’idées valables, il a l’impression de se vendre et perdre toute liberté de pensée. Selon lui la littérature ne doit pas être un commerce médiatique, un écrivain n’est pas une star, la téléréalité n’est qu’une suite  de moments sélectionnés, loin de la réalité!. C’est par la réflexion que la société se construit, c’est par la liberté de penser que l’écrivain sauve le monde :  belle plaidoirie pour une littérature authentique et non démagogique. Gary y parviendra-t-il ? En tout cas,  le livre  de Pia Peterson est une vraie réussite…

B . C

 

 

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