Editions : Albin Michel
Parution : Octobre 2017
403 pages
24 €
A l’heure où les mouvements séparatistes espagnols font parler d’eux, Yann Kerlau retrace l’histoire ensanglantée de l’unification des deux royaumes d’Espagne qui précéda le Saint Empire Romain Germanique. Avec un immense talent il donne la parole à trois personnages : la reine Jeanne de Castille, dénommée « Jeanne la folle » par son père le roi Ferdinand d’Aragon, dont l’instinct de puissance ne cessera jamais, jusqu’à le transmettre à son petit-fils, le futur Charles Quint, maître de l’Occident. Trois voix toutes aussi prenantes les unes que les autres. Celles de Ferdinand d’Aragon pleine d’arrivisme, de cruauté et de sadisme, celle de Jeanne de Castille l’insoumise privée de sa couronne, de son mari, de ses enfants et de sa liberté, celle de l’Empereur du Saint-Empire qui sous le nom de chef de la chrétienté se révèle un infatigable despote. Gravitent autour d’eux de nombreux personnages célèbres ou inventés, certains remarquables par leur fidélité, d’autres odieux par leurs trahisons. Les sentiments, qu’ils soient familiaux ou politiques, du domaine de la cruauté ou de la commisération, sont d’une logique implacable et retracent à merveille les excès d’un siècle où le crime et le devoir se confondaient au nom de la patrie ou au service de Dieu. L'atmosphère historique est parfaitement rendue et le style fluide romance à merveille cette bien sombre époque.