Editions : Gallimard
Parution : Mai 2012
318 pages
24 €
Dans ce beau roman, Livaneli ouvre les portes d’Istanbul et ses secrets. Présent et passé s ‘entremêlent comme une tentative de réconciliation entre deux mondes : celui des aristocrates de l’Empire ottoman et des nouveaux riches avides de revanche, celui des rives du Bosphore dont les palais font rêver et le quartier de Cihangir habité par des artistes fauchés. La « Grande Dame » Leyla fait partie de ces familles aristocratiques de Roumélie , province perdue lors de la guerre des Balkans. Du palais istanbuliote de ses ancêtres, il ne lui reste plus qu’une petite maison au fond du parc d’où elle est expulsée. Mais un jeune journaliste qui l’admire depuis sa tendre enfance fera tout pour l’aider. Et c ‘est ainsi que Leyla par son éducation humaniste et cultivée parviendra à sauver ceux qui pensent la sauver. Cette très jolie histoire semble intemporelle : superstitions, conformisme, arrivisme, jalousie, rébellion ou magouilles, tout est subtilement relaté pour déboucher sur une fin pleine d’espoir : seul l’amour désintéressé, à ses risques et périls, procure le vrai bonheur.
B.Clavel