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17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 10:36

« Les yeux de Mona » par Thomas SCHLESSER

 

Editions : Albin Michel

Parution : Janvier 2024

478 pages

22,90 €

Ce  succès du livre  « Les yeux de Mona » est bien justifié . Ses lecteurs y trouvent ce qu’ils cherchent lors de leurs visites des musées. Thomas Schlesser, professeur d’histoire de l’art, s’efface devant un grand-père  qui initie sa petite-fille à la quête du beau en lui ouvrant les portes du Louvre, d’Orsay et de Beaubourg. Rien de doctoral en lui, il s’agit de découvrir et de comprendre ces toiles, de faire une provision de couleurs et d’imagination pour le plus grand bonheur à venir de Mona. C’est par une fresque de Boticelli qu’il commence sa visite guidée,  là où la pureté des lignes et la douceur des teintes annoncent  la délicatesse du roman qui va suivre. Car il faut savoir recevoir pour donner, connaître  pour transmettre. C’est cette connaissance incontournable que nous partage T. Schlesser : le mouvement dynamique des formes,  la profondeur rendue par les couches  de peinture, la symbolique des lumières, de l'harmonie ou du chaos, dans un contexte historique maîtrisé selon le tempérament souple ou révolté de l’auteur. Si  la culture artistique  de T. Schlesser est éclectique, elle n’en est pas moins bouleversante. Tout le long du livre se réalise un double cheminement : celui du décryptage du sens caché   des œuvres, mais aussi des liens  tissés  entre  le créateur et le néophyte, entre l’ enseignant et l’ élève. La même œuvre peut offrir des images d’éclosion et d’explosion,  entrelacer des pulsions de vie et de mort. Réalisme et abstraction, conscient et inconscient se rejoignent. Comique et tragique peuvent se juxtaposer. Une  force de la vie  peut annoncer un irréductible vide.  C’est un bouquet de couleurs qui engendre   le noir, surmonte la mort, tue l’angoisse, ébranle tout le corps.   Livre  qu’Albin Michel se presse de rééditer et qui incite à courir aux musées.  B . Clavel Delsol

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10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 18:40

« LE MURMURE »   par Christian BOBIN

 

 

Editions : Gallimard

Parution : 2024

127 pages

17 €

Œuvre posthume rédigée dans un murmure de la dernière heure, cet ouvrage reste semblable aux précédents. Pas étonnant que Christian Bobin l’aborde par un éloge au musicien Dimitri Sokolov qui comme lui a le culte  du moment présent. Pas étonnant que l’envie d’écrire le taraude, car si  la maladie est là , son amour pour tout ce qui est vivant est plus fort que jamais. « Pas de temps à perdre », alors perdons le pour mieux apprécier  la vie ! L’oisillon saute comme des notes de musique,  le linge frais sur le fil comme l’écriture. Livre de guerre pour faire des vivants , car rien de pire  que les morts à la vie. Christian Bobin  n’en oublie pas pour autant la  belle mort , celle qui couronne l’existence,  ni la berceuse de l’enfance qui prend dans la solitude la place de Dieu, ni le feu du don total.  Car c’est là que se trouve l’amour vrai, « cette timide présence de l’éternel » qui n’a plus besoin d’ailes pour s’unir à l’autre et aller  « vers des jours extraordinaires ». Bien bel héritage que nous laisse Christian Bobin : victoire de l’amour sur la mort, de la vie sur les ténèbres, de l’écriture sur le silence éternel!

B. Clavel Delsol

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24 janvier 2024 3 24 /01 /janvier /2024 18:52

« Pour la peau de Shirley Page »  par Constance Trautsolt

 

Editions : Harper Collins

Parution : Janvier 2024

246 pages

19,90 €

 

Pour la peau de Shirley Page »  par Constance Trautsolt

 

Editions : Harper Collins

Parution : Janvier 2024

246 pages

19,90 €

Où veut en venir cette jeune écrivaine dont l’écriture puissante coule à flots? Anticonformiste et volontiers provocatrice, elle ne cache pas son amitié d’enfance pour « Alma la pute », ni ses  amours avec Hatem, tunisien colérique aux lèvres de mer et de sel, délaissé pour «  un garçon au sourire rouge » rencontré dans une boîte de nuit dont on ne connaîtra jamais le nom, tant il importe peu pour elle. Un peu semblable à sa mère au même âge par son  désir de prendre du large vis-à-vis de sa famille, elle opte pour un travail au  centre culturel de Tunis.   A son retour, tandis qu’il faut vider la maison d’un grand-père défunt,  elle découvre une photo d’une mannequin de la société  Kodak  de Rochester qui n’est autre que sa mère. Pourquoi celle-ci ne lui a jamais parlé de ce séjour outre-Atlantique ?  La curiosité de la narratrice  devient obsession. Un sentiment de culpabilité  serait-il devenu tabou? La fille volubile veut en savoir plus sur ce laboratoire de photo qui n’embauchait que des jeunes filles à la peau blanche, toutes surnommées Shirley Page.   Chasse au mensonge, au racisme comme au machisme,  telle semble la raison de ces deux  portraits de femmes.  L’une  est soucieuse de camoufler  ses sentiments , l’autre  désireuse de mettre au grand jour les hypocrisies de la vie. Les chapitres défilent entre souvenirs américains et tunisiens, sans plan établi, chacun d’eux  annoncé par une couleur, qui va de la plus pâle à la plus sublimante. Car en vérité, dans ce roman bobo parisien,  seul importe l’amour filial « au-delà des mots et au-delà de l’absence ». B.C.D.

 

 

 

 

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