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28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 19:24

                    Cézanne

 

             par Marie-Hélène LAFON

 

 

Editions : Flammarion

Parution : Septembre 2023

162 pages

21 €

 

« Il me le fallait vivant» , alors Marie-Hélène Lafon se lance comme dans un jeu de familles pour mieux connaître Cézanne. Mais d’abord elle s’arrête sur ses peintures. Bien que récursives, elles ont toutes  une raison d’être, celles de l’enfance  que ce soit les sous-bois, les pommes , les baigneuses, les Sainte-Victoire. Puis elle s’immisce dans   les portraits, ceux  du père et  de la mère, du jardinier Vallier  comme du docteur Gachet. Et pourquoi si peu d’Hortense, femme indolente qui ne comprend pas ce  fou du travail dont un enfant illégitime vient gâcher la renommée. Et quand il la peindra , il ne la regardera même pas, «  il faut poser comme une pomme ». C’est la forme qui importe, la couleur,  faire toujours  plus vrai, tout en gardant le flou du mystère. Sa peinture a quelque chose d’inachevé  et c’est ce qu’il veut. Son allure aussi n’est « pas finie », comme ses pastels. Marie-Hélène Lafon se délecte, reprend des lettres de Cézanne , retourne aux "toits rouges sur la mer bleue", se rend dans l’atelier des Lauves encore tout vibrant du créateur, elle « cézanne » dit-elle, jusqu’à ce qu’elle découvre le diabète douloureux de ce peintre  qui s’est « juré de mourir en peignant ». Livre qui incite à le rechercher  dans sa Provence natale  et plus précisément au musée d’Aix.

B. Clavel Delsol

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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 18:43

                      « ANIMAL » par Sandrine COLLETTE

 

Editions :Denoël

Parution : 2019

283 pages

19,90

 

C’est dans une  chasse à l’ours brun au Kamtchatka, province russe lointaine et pauvre,  suivie plusieurs années plus tard d’une chasse au tigre dans une réserve  touristique du Népal que nous entraîne l’auteure. Chaque course effrénée présente  des  exploits qu’ils soient  humains ou  animaliers. Car, dès le début du roman, l’ours mortifère fait preuve de ruse comme Lior fait preuve de persévérance. Si les courses   se passent dans des paysages pittoresques au relief  accidenté ou  perdus dans des jungles profondes, rien de fictif , les scènes sont prises sur le vif , on suit à la trace le gros  gibier au rythme du pas souple de la jeune femme. Aucun chasseur ne se ressemble,  même Hadrien qui a du mal à comprendre la passion obsessionnelle pour la chasse de son épouse. Mais dans son prologue Sandrine Collette nous met sur une piste, celle de la très grande pauvreté  qui lègue aux hommes une violence  jusqu’à couper un doigt à une petite fille pour qu’un dispensaire la prenne en charge, jusqu’à ligoter des enfants  à un arbre pour servir d’appâts aux chasseurs.  La violence animale finit par déteindre sur l’homme. L’inconscience des touristes rend inimaginable le sort des plus faibles et des plus pauvres  quand la folie finit par régner.  Seule Lior en est consciente, car elle se souvient … Livre magnifique qui plaira non seulement à tout chasseur mais à tout humaniste soucieux de rendre l’homme conscient que la nature à l'état brut n'est pas toujours  un paradis terrestre . B. Clavel Delsol

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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 14:22

                                BOUGAINVILLE par Dominique LEBRUN

 


Louis Antoine de Bougainville  homme de la mer , juriste, mathématicien et mousquetaire de Louis XV resta toujours fidèle à son roi aux heures sombres comme  aux heures de gloire. Pour ses travaux sur le « calcul intégral », il est admis à la Société Royale de Londres, sans s’empêcher de s’embarquer  avec le général  Montcalm pour le Canada convoité par les Anglais. Il se bat aux côtés des Iroquois, gagne la bataille de Chouagen, mais s’interpose devant la cruauté des Amérindiens vis-à-vis des Anglais vaincus.  On  retrouve  en ce gentilhomme l’esprit des Lumières où la justice est la première qualité revendiquée par « l’Honnête Homme » sans qu’il s’illusionne du mythe du " bon sauvage". Quand un vent favorable tourne   pour les Anglais et que la France se voit obliger de leur laisser le  Québec, Bougainville repense au" Voyage autour du monde" d' Anson qui vantait les Malouines dont les richesses seraient bien utiles pour renflouer les caisses du Royaume.  Après avoir pris, non sans mal, possession de ces terres , il s’incline pourtant devant l’ordre  de Louis XV de les concéder aux Espagnols au nom de la bonne entente avec les Bourbons d'Espagne. Bougainville se retourne alors vers les hautes altitudes australes pour fonder la nouvelle Cythère, l’actuelle Tahiti, dont les belles fleurs violettes gardent toujours  son nom . Cette minutieuse biographie de  Dominique Lebrun est entrecoupée du courrier authentique   de Bougainville et accompagnée d'un précieux témoignage du médecin et naturaliste Philibert Commerçon.  Accusé, sans doute à tort, de défaillance militaire lors du combat des Saintes, notre   chef d’escadre  se retire avant d’être rappelé pour mettre fin à l’insurrection  de Brest. La Terreur révolutionnaire le menace, l’emprisonne à Coutances, avant de le libérer pour le nommer membre de l’Ecole Normale supérieure, la Révolution redécouvrant l’importance de la science après avoir éliminé tous les corps savants. Les honneurs lui reviennent enfin. Napoléon le fait comte d'Empire. Au procès du contre-amiral Dumanoir,   responsable de la défaite de Trafalgar, il prononce spontanément  les mots qu’ il aurait voulu entendre lorsque lui-même était jugé. Pas étonnant que Dominique  Lebrun , journaliste , écrivain de la Marine, navigateur breton, se soit passionné pour cet aristocrate , dont la vie justifia  son désir de mettre « la satisfaction d’être utile au-dessus de l’honneur d’être admiré ».B.C.D. 
 

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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 12:07

                      « La montée des périls » par Marin de Viry

Editions du ROCHER

Parution : Mars 2023

214 pages

19 €

Le ton est plein d’humour et de légèreté. En filigrane  Paris apparaît  comme le  creuset  de la  brillance arriviste  ou comme la « capitale des maladies d’amour-propre ».  Deux exceptions de qualité : Paul et Erika, qui joueront le jeu de la franchise. Mais jusqu’à quand? Car Erika est l’ attachée de presse, sans grande envergure, de l’ambitieuse Charlène, « ravissante idiote »qui croit pouvoir remporter les  prochaines présidentielles. Paul , critique littéraire à l’hebdomadaire national "la Gauloise", n’est pas le genre à faire des concessions contraires à ses convictions d’honnête homme mais fait preuve de cette liberté de penser qui isole. Sa reconnaissance à la rédactrice en chef de la revue a des limites. Un rendez-vous professionnel à l’Elysée  ne le motive pas. A contrario l’innocence d’Erika le séduit.  Ce qui ne l’empêche pas de coopérer  pour  éliminer Charlène de la sphère politique, non seulement par amitié pour son ami député du Jura mais aussi pour le bien public. Les phrases sont brèves au rythme des actions rocambolesques qui se multiplient pour faire tomber la malheureuse candidate. Le style, à la fois sarcastique et réaliste, est  plaisant. Le lecteur rit de voir une telle franchise spontanée non seulement dans le domaine professionnel mais sur la scène politique et dans les salons parisiens, seule façon de laisser place à la joie de vivre et d’aimer. Fin polémiste dont le charme personnel n’est pas exclu , Marin de Viry offre ce qu’il est convenu d’appeler « l’esprit français »  face au vide de la pensée contemporaine qui lui a déjà inspiré plusieurs ouvrages. En un mot, il tient la promesse de ses protagonistes: il ne fera jamais ses « adieux à l’intelligence ». B. C. D.   

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3 mars 2024 7 03 /03 /mars /2024 10:48

« Convoi pour Samarcande » par Gouzel Iakhina

 

 

Editions : Noir sur Blanc

Parution : Août 2023

464 pages

25 €

S’il y a un livre à lire, c’est bien celui-ci. La romancière russe Gouzel Iakhina ne pouvait pas rester insensible à cette année 1920 où Kazan,  sa ville natale, voyait mourir  dans son palais  plus de cinq cents enfants au ventre  gonflé par la famine, mutilés, voire grabataires. « On peut tous les sauver » affirme dès le début Deïev , le soldat rouge qui restera, sans jamais faillir, chef du convoi organisé par le jeune état soviétique, en direction de Samarcande, là où la terre est riche et fertile.  Mais pour y parvenir , il y a l’enfer à traverser, des steppes de sable à n’en plus finir, la famine, la soif, le choléra, et la mort pour certains.  Alors Deïev se débat , quémande, supplie, prend des initiatives qui risquent de lui coûter la prison. Les miracles existent pour les hommes de bonne volonté : dès le départ  des soldats compatissent et prêtent leurs bottes aux petits va-nu-pieds pour se rendre à la gare ,   puis le long du voyage  tchékistes et koulaks, Cosaques orthodoxes ou Basmatchi mahométans,  tous finissent pas venir en aide à cette « guirlande » déambulante. L’auteure ne perd ni son lyrisme ni son humour, ni son réalisme ni sa foi en l’avenir . A travers les vitres sales de sable séché, les jeunes voyageurs   entrevoient des  êtres errants sans plus rien d’humain et chantent alors leur joie d’être à l’abri.  Transformés en « coureurs » à travers champs,   ils font fuir,  avec leurs beuglements d’animaux et leur choléra contagieux, les  contrôleurs à baïonnettes en  chasse aux   petits clandestins . Ainsi, tout le long du livre,  s'alternent images bouleversantes et anecdotes burlesques. Et si c’était les enfants qui finissaient par sauver Deïev d'un passé de criminel de guerre? Et si c’était les enfants qui étaient le salut du monde en suscitant la solidarité humaine ? Telle est l’impression  laissée par cette belle épopée à l’heure où l’on désespère et  légitime l’avortement…

B. Clavel Delsol

 

 

 

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25 février 2024 7 25 /02 /février /2024 12:29

« Louise Labé : la rime féminine »

                        par Elise Rajchenbach

 

Editions : Calype

Parution : Décembre 2023

104 pages

11,90 €

 

Dans ce petit ouvrage dédié à Louise Labé, Elise Rajchenbach  fait preuve d’une grande probité. Elle laisse à l’enfance lyonnaise de Louise Labé quelque  mystère  et à ses poèmes quelque chose de miraculeux. A une époque où la femme n’a guère accès à la culture,  et où la pudeur prime sur l’amour, Louise Labé détonne avec son siècle. Sans doute sa spontanéité et sa sincérité sont à l’origine de ses  beaux  vers. Mais d’où vient ce don de  l‘écriture  essentiellement réservé à une élite ? Son père comme son époux étaient des cordiers dans la ville de la soie, s’enrichirent par leur commerce, mais leur culture restait celle de deux artisans.  Si le père de Louise dota généreusement ses filles  sans doute dût il lui offrir  un précepteur à domicile ou une scolarité dans un couvent sur les pentes  de la Croix-Rousse. A moins qu’ une curiosité personnelle suffit à cette femme dotée de plein de dons pour être inspirée par les ouvrages des imprimeurs de  la rue Mercière qui étaient au vu et  su de tout le monde …  Connue spécialement pour ses sonnets où l’amour est le thème principal, « la belle Cordière » ne se limite pas dans ses écrits à de simples émois personnels. Ses sources sont celles de la littérature antique. Pas étonnant que la lecture de  Louise Labé revienne en force: la beauté de ses écrits, la fraîcheur de ses sentiments, son souci pour les femmes dont elle veut élever  les esprits au-dessus de leur quenouille font de cette femme , ni ange ni putain comme elle fut caractérisée à tort par de jalouses  rumeurs, mais le symbole d’un féminisme où le cœur et l’esprit vont de pair. Tout le talent d’Elise Rajchenbach réside dans le désir qu’elle procure à ses lecteurs de se plonger dans le bien beau « Débat de Folie et d’Amour » ….

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22 février 2024 4 22 /02 /février /2024 19:07

« L’île aux arbres disparus »  par Elif SHAFAK


 

Editions : Flammarion

Parution : Janvier  2022

428  pages

22 €

« Quand on quitte son foyer pour des rivages inconnus … une partie de soi doit mourir à l’intérieur pour qu’une autre puisse tout recommencer », telle est l’histoire d’Ada , jeune immigrée malheureuse dans son lycée londonien. Née de parents chypriotes, l’un grec et l’autre turque, elle ne sait rien d’eux ni de leur île natale.  Seul un figuier, enroulé  dans les racines du passé, est gardien de la mémoire familiale.  Kostas, le père d’Ada, en a emporté une bouture qu’il protège au mieux du froid britannique , et c’est au tour du figuier maintenant de les protéger. Car quand on vient d’une petite  île au sol  et à l’histoire mouvementés, il est dur de croire à la solidité d’une autre terre et d’y être heureux. L’auteure avec beaucoup de finesse remonte le passé,  dénonce  les dissensions entre Turcs et Grecs  qui ont abouti à la guerre de 1974, fait des milliers de morts, engendré des amours interdits, des non-dits qu’Ada ignore mais ressent ou devine. C’est pourquoi le roman commence  par son cri de détresse, qui se poursuit par celui de la révolte puis du désespoir, car comment faire  page neuve quand  on ne peut tourner la précédente ? Il faudra qu’Ada surmonte  les superstitions religieuses aussi nombreuses dans sa famille maternelle musulmane que dans celle chrétienne de son père. Il faudra qu’elle découvre l’histoire d’amour de ses parents,  comme Kostas a découvert celle de Yusuf  et Yiorgos. Le romantisme d'Elif Shafak n'exclut pas des positions politiques très nettes. Elle aborde tous les sujets d'actualité, gardant une rancœur  indéniable envers ceux qui ont fait de  Varosha, belle station balnéaire, une ville fantôme. Heureusement l'île  garde sa beauté mythique, d’où émanent plein de parfums de fleurs et de chants d'oiseaux qui révèlent une auteure aussi douée de sensibilité poétique que le tendre Kostas. Livre à emporter pour un voyage à Chypre ou simplement pour passer un moment de rêve sans oublier la réalité. 

Brigitte Clavel Delsol 

Brigitte Clavel Delsol

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17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 10:36

« Les yeux de Mona » par Thomas SCHLESSER

 

Editions : Albin Michel

Parution : Janvier 2024

478 pages

22,90 €

Ce  succès du livre  « Les yeux de Mona » est bien justifié . Ses lecteurs y trouvent ce qu’ils cherchent lors de leurs visites des musées. Thomas Schlesser, professeur d’histoire de l’art, s’efface devant un grand-père  qui initie sa petite-fille à la quête du beau en lui ouvrant les portes du Louvre, d’Orsay et de Beaubourg. Rien de doctoral en lui, il s’agit de découvrir et de comprendre ces toiles, de faire une provision de couleurs et d’imagination pour le plus grand bonheur à venir de Mona. C’est par une fresque de Boticelli qu’il commence sa visite guidée,  là où la pureté des lignes et la douceur des teintes annoncent  la délicatesse du roman qui va suivre. Car il faut savoir recevoir pour donner, connaître  pour transmettre. C’est cette connaissance incontournable que nous partage T. Schlesser : le mouvement dynamique des formes,  la profondeur rendue par les couches  de peinture, la symbolique des lumières, de l'harmonie ou du chaos, dans un contexte historique maîtrisé selon le tempérament souple ou révolté de l’auteur. Si  la culture artistique  de T. Schlesser est éclectique, elle n’en est pas moins bouleversante. Tout le long du livre se réalise un double cheminement : celui du décryptage du sens caché   des œuvres, mais aussi des liens  tissés  entre  le créateur et le néophyte, entre l’ enseignant et l’ élève. La même œuvre peut offrir des images d’éclosion et d’explosion,  entrelacer des pulsions de vie et de mort. Réalisme et abstraction, conscient et inconscient se rejoignent. Comique et tragique peuvent se juxtaposer. Une  force de la vie  peut annoncer un irréductible vide.  C’est un bouquet de couleurs qui engendre   le noir, surmonte la mort, tue l’angoisse, ébranle tout le corps.   Livre  qu’Albin Michel se presse de rééditer et qui incite à courir aux musées.  B . Clavel Delsol

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10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 18:40

« LE MURMURE »   par Christian BOBIN

 

 

Editions : Gallimard

Parution : 2024

127 pages

17 €

Œuvre posthume rédigée dans un murmure de la dernière heure, cet ouvrage reste semblable aux précédents. Pas étonnant que Christian Bobin l’aborde par un éloge au musicien Dimitri Sokolov qui comme lui a le culte  du moment présent. Pas étonnant que l’envie d’écrire le taraude, car si  la maladie est là , son amour pour tout ce qui est vivant est plus fort que jamais. « Pas de temps à perdre », alors perdons le pour mieux apprécier  la vie ! L’oisillon saute comme des notes de musique,  le linge frais sur le fil comme l’écriture. Livre de guerre pour faire des vivants , car rien de pire  que les morts à la vie. Christian Bobin  n’en oublie pas pour autant la  belle mort , celle qui couronne l’existence,  ni la berceuse de l’enfance qui prend dans la solitude la place de Dieu, ni le feu du don total.  Car c’est là que se trouve l’amour vrai, « cette timide présence de l’éternel » qui n’a plus besoin d’ailes pour s’unir à l’autre et aller  « vers des jours extraordinaires ». Bien bel héritage que nous laisse Christian Bobin : victoire de l’amour sur la mort, de la vie sur les ténèbres, de l’écriture sur le silence éternel!

B. Clavel Delsol

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7 février 2024 3 07 /02 /février /2024 15:09

               « Le jour avant le lendemain » par Jorn RIEL

 

Editions : Gaïa

1ère parution : 1998

198 pages

9 €

 

 

Jorn Riel a vécu seize ans dans le Grand Nord  parmi des Inuits et c’est au détour d’un petit îlot sans importance au milieu d’une étendue de glace qu’il fut inspiré d’écrire  cette histoire. Beaucoup de lecteurs peuvent voir  dans cet ouvrage sur le Grand Nord un naïf   roman initiatique  à l’usage des enfants. Mais le littéraire averti y trouvera une allégorie de la vie où la vieille Ninioq, persuadée de son inutilité, retrouve sa vitalité quand il s’agit de raconter à Manik, son petit-fils, les bonheurs de son existence passée avec un homme dont les yeux riaient toujours, quelles que soient les difficultés. Quand elle se retrouve seule responsable  de cet enfant sur une petite «  île à viande » où sa tribu l’a chargée de  faire sécher  et surveiller les  fruits de leur chasse et de leur pêche ,  son énergie se décuple. La tribu ne reviendra jamais et il faut lire ce joli livre pour en connaître le dénouement. Car ce n’est plus de la mort  dont Ninioq a peur, mais de la vie … Livre empli de métaphores  où la cruauté des animaux et des grands esprits marque l’irruption du mal dans la sérénité d’un univers que Ninioq croyait préservé à jamais.

 B. Clavel Delsol

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