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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 20:27

 

Editions : Feux croisés

Parution : Janvier 2014

787 pages

 

 

 

 

Rien dans le style prolixe de Donna Tarrt ni  dans  l’enchaînement des  évènements catastrophiques de la vie du jeune Théodore ne laisse prévoir une envolée finale aussi optimiste  qui mérite que ce livre épais  soit lu jusqu’à sa dernière page.  Si le début du roman semble  inspiré par la thèse rousseauiste à savoir que l’ « homme naît bon, la société le dégrade », ou celle de G. Cesbron qui laisse entrevoir le jeune  Théo comme  « un Mozart qu’on assassine », le problème du bien et du mal soulevé par l’auteur est beaucoup plus nuancé : seules les expériences de la vie, les larmes jamais taries  et les repentances sincères donnent une raison de vivre bien plus consolatrice que l’alcool et la drogue dans lesquels se noient Théodore  et son ami Boris  comme le firent  avant eux leurs pères respectifs. Enfant mal aimé par un paternel violent et lâche, Théodore  a pour seule richesse l’amour de sa mère qu’il perd  lors d’un attentat  au musée de New-York tandis que celle-ci se plaisait à admirer en sa compagnie « le chardonneret » de Carel Fabritius, disciple de Rembrandt. Lui-même miraculeusement épargné,  Théodore s’échappe du musée  en feu avec « le chardonneret » à la main, tableau dont la disparition  lui causera plus d’un déboire, sa  déchéance autant physique que morale, voire la perte de sa propre identité.  A cause de Boris l’ami voyou et sans peur,  mais  combien fidèle, il lui faudra courir le monde,  jusqu’à ce que son désespoir atteigne quelque chose de sublime, cet espace sacré «  entre vérité et non-vérité » qui lui fera mieux comprendre tous ceux qu’il croisa sur son chemin. Ainsi après avoir découvert que « la tentative conventionnelle » est  aussi absurde que la drogue dure, Théodore conjure « de traverser le cloaque tout en gardant  nos yeux et nos cœurs ouverts ». Roman qui sonne comme un appel  à sortir du labyrinthe de la vie tous ceux qui s’y enfoncent désespérément.

B Clavel Delsol

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