Editions : Gallimard
Parution : Février 2018
222 pages
19 €
Les anti-héros de D. Foenkinos se ressemblent toujours un peu. Mais au-delà du suspense et de l’humour qui annoncent innocemment une tragédie, le lecteur est retenu par une fresque intéressante de personnages. Pourquoi Antoine Duris, passionnant professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, décide-t-il subitement d’être un simple gardien d’expositions au Musée d’Orsay ? Dans un premier temps son autodérision fait espérer un remède à sa mélancolie. Mais est-ce vraiment au spleen que celui-ci veut échapper ? De même la profonde dépression de Camille sera-t-elle élucidée par son entourage avant qu’il ne soit trop tard ? La société elle-même ne serait-elle pas responsable du mal-être général de chacun des protagonistes? Car, désespérante par ses faux-semblants, elle finit par semer le doute chez les uns, causer de graves déséquilibres psychologiques chez d’autres, en un mot elle dissimule la fragilité de la nature humaine autant que la perversité, alors qu’elle devrait les révéler au grand jour. Dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, opter pour survivre par l’art plutôt que mourir, tel semble le message urgent de ce roman aussi bouleversant que réaliste.
B.C.D.