Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 16:53

« L’annonce faite à Goering » 

               par Jean-Pierre CABANES

 

Editions : Albin Michel

Parution : Juin 2023

393 pages

22,90 €

 

Les protagonistes n’ont rien de fictifs, tous ont existé et J-P Cabanes les ressuscite avec un réalisme politique imparable. Car  dans ce roman historique se côtoient fascistes, nazis, juifs,  patriotes, experts d’art et  escrocs, héros et poltrons, hommes de parole et traîtres, tels qu’ils ont véritablement existé. Mieux encore  l’auteur prête à certains d’entre eux  un réalisme psychologique où la fidélité à la patrie n’empêche pas le discernement et la liberté de réagir. Werner Burckhardt et sa sœur Hildegarde en sont deux  exemples vivants. Le frère à la tête des sous-marins de l'armée  allemande et la sœur traductrice et agent secret du parti nazi ne vont pas longtemps restés aveugles. Ils découvrent vite les exterminations racistes,  les pillages de biens juifs, les mensonges d'Hitler et  les inconsistances politiques et amoureuses de leurs alliés italiens. Heureusement les initiatives personnelles marquent ce  beau roman d’autant plus que la réalité  historique est toujours en arrière plan.  Goering,  vorace collectionneur  d'oeuvres d'art, ne fut il pas dupé par un faux  Vermeer aux risques et périls du célèbre faussaire néerlandais van Meegeren ?  Dommage que l’auteur évoque l'évêque Huda qui offrit des planches de salut aux criminels nazis  en omettant  de parler de sa mise à l'écart du Vatican par Pie XII  ! Le lecteur ressort enrichi sur cette période qui a encore du mal à refermer ses plaies. Puisse ce roman dévoiler à temps  les déguisements de tout régime  barbare en herbe !  B.C.D.

 

 

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 11:31

 

      

                «  L’AMBITION »

                  par Amélie de Bourbon Parme

Editions : Gallimard

Parution : Mai 2023

508 pages

23€

Qui est cet Alessandro Farnèse qui parvient à s’échapper de la sinistre forteresse Saint Ange de Rome avant d’être l’hôte bien aimé  du somptueux palais florentin de Laurent de Médicis et d’accéder aux plus hauts postes du Vatican  ? Un ambitieux, un aristocrate, un mystique ?  En tout cas un honnête homme qu’Amélie de Bourbon Parme, tout à la fois historienne scrupuleuse et romancière imaginative, revendique comme un ancêtre lointain auquel elle prête un esprit doté d’un grand sens de l’honneur.  Héritier d’une lignée provinciale  à la fois militaire et profondément chrétienne, Alessandro ne fera aucune concession à ces princes,  ces cardinaux, ni à la tribu des Borgia qui ne pensent qu’à agrandir leur royaume, accroître leurs richesses  et instaurer leur autorité. Alessandro préfère la fréquentation de l’Académie Platonicienne de Florence où la réflexion philosophique passe avant l’argent et le pouvoir. Et quand  une fois cardinal il a droit à l’accès du « Sacré Collège » du Vatican,  il ne découvre qu’intrigues, purges, renversements d’alliances  et mauvaises  mœurs. Ses relations avec  les Borgia se lient et se dénouent, mais Alessandro ne se laisse pas corrompre.  Son ambition est de guérir  l’Eglise. Si la tâche est trop dure, il a la solution :  « faisons nous pape nous-mêmes » !  Y parviendra-t-il ? Ce premier tome de la trilogie « Les trafiquants d’éternité » ne le dit pas. Mais il est un magnifique tableau de la Renaissance italienne qui confondait les princes et les soldats du Christ.  Certes Alessandro ne fut pas un saint mais, vu les mœurs de l’époque, son attitude reste celle d’un vrai seigneur qui méritait bien une biographie élogieuse.

B. Clavel Delsol

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
9 août 2023 3 09 /08 /août /2023 11:34

« Un rameau de la nuit »  par HENRI BOSCO

 

Editions : Flammarion : 1950

 Edition  : Gallimard :  2002

Collection :  Folio  512 pages 

 

Dommage de supprimer les étals des bouquinistes en bord de Seine ! Voilà ce qu’on y trouve : un Henri Bosco qui va bien au-delà du banal récit  descriptif, de sa célèbre  communion avec la nature, de la vie simple tant prônée. Dans « Un rameau de la nuit » écrit en 1950 , l’auteur entremêle  rêve et réalité , sentiment de grand vide et de plénitude, noirceur de l’Altaïr et beauté de Loselée . Et pour cause…Quand Frédéric Meyrel s’installe comme locataire  à Loselée,  il est frappé par l’extraordinaire immobilité du lieu abandonné par  sa propriétaire  Clotilde de  Lutray, sans cesse en voyage. Pourquoi avec lui tout va revivre? Sa sombre  découverte de l’Altaï aurait elle laissé échapper le souffle enfermé de ses naufragés,  Marie-Josepha de Jésus et Bernard Dumontel ? Serait-ce celui-ci   qui accaparerait son  cœur  et lui interdirait d'aimer Clotilde ?  Livre qui paraît bien désuet et pourtant accroche le lecteur. Même Frédéric Meyrel  ne peut se détacher de tous ces villageois réticents qui passent dans sa vie comme des fantômes . De quoi le suspecteraient ils si ce n’est de son "Ombre" qui ne lui appartient pas,  mais qui le brûle et le consomme?  Ainsi cette   poésie en prose habitée par l’amour et le scrupule, par « les forces mal domptées de la terre », par le déchirement de   l’âme  de Meyrel, est le reflet même de ce courant surréaliste  qui, sous une folle apparence onirique dans un monde aux confins de la réalité, laisse un message biblique : l'ultime refuge n’est autre que celui de l’innocence et, pour le trouver, il faut  « ramener l’âme dans le corps » . B. C. D.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
3 août 2023 4 03 /08 /août /2023 10:52

« Fugue américaine » par Bruno le Maire

 

 

Editions : Gallimard

Parution : Avril 2023

471 pages

23,50 €

 

Quand on est deux jeunes  allemands des années 30  émigrés aux Etats-Unis   grâce à la lucidité d’un père  juif,  il  est  tentant de se déplacer de New York à la Havane pour aller écouter le célèbre musicien Vladimir Horowitz. Car le maestro  a bien des points communs avec les deux frères Wertheimer. Comme eux il a subi l’exil. Juif russe d’origine il dut échapper au communisme soviétique avant  de fuir le nazisme. Si le titre de ce roman biographique embrasse à lui seul le mal être  des déracinés, il va bien au-delà. Rudolf Wertheimer ne s’était pas trompé en prévenant ses fils de la décadence de l’Occident. La richesse américaine arrivera-t-elle à combler le vide ressenti par ces âmes sensibles ? Telle est la question que se pose Bruno Le Maire. Franz Wertheimer  qui se voue à une carrière  musicale a vite fait de ressentir la comédie humaine jouée par Horowitz pour lequel les concerts ne sont que des carnavals. Ce célèbre musicien n’est autre qu’un  hypocondriaque égoïste qui, en s’entourant de jeunes éphèbes comme Oscar Wertheimer,  étudiant en médecine,  écrase ceux qui l’entourent et alterne ses apparitions en public avec des névroses de plus en plus profondes. Rien n’échappe à ce portrait de société.  Les femmes sont toutes dévoreuses de matérialisme, les hommes tentent de trouver leur plaisir dans l’homosexualité,  les prêtres dans la pédophilie. Les psychiatres, les promoteurs immobiliers, même les politiciens  perdent espoir. Le livre est plutôt celui d’un homme déçu, un politique  impuissant qui se réfugie dans l’écriture à défaut d’être utile pour une démocratie vide de sens, orpheline de Dieu,  qui fait dire à Franz  « je suis aussi innocent que coupable »…  B.C.D.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
25 juillet 2023 2 25 /07 /juillet /2023 18:14

« Le défi de Jérusalem »

            par Eric-Emmanuel Schmitt

 

Editions : Albin Michel

Parution : Mai 2023

212 pages

19,90€

 

 

Est-ce un autre  Eric-Emmanuel Schmitt  que l’on découvre à la fin de son pèlerinage en Israël? Il est frappant de voir comme le  début de son journal de voyage révèle un égocentrisme sans limite, une faiblesse charnelle . Le lecteur  est vite irrité  par cette répétition du « je » si méfiant vis-à-vis des services cultuels, si soucieux de mettre l’humain avant le divin, si sceptique quant à la véracité des lieux honorés, si érotique de voir dans la grotte de Nazareth rien d’autre qu’ « un vagin désiré, recherché.. ». Et pourtant un miracle commence à  sourdre dans le plus grand des secrets.  Sans doute émane-t-il des vergers ratissés par Charles de Foucauld le jardinier, de la végétation luxuriante de Capharnaüm avant de se cogner contre la laideur du mur de Jérusalem ou de ressentir la chaleur du Saint-Sépulcre ou celle d’une apparition divine en pleine nuit! Ce qui importe c’est la réflexion qu’engendrent ces découvertes, même si la chair est faible  au point de préférer le luxe d'un hotel  à une cellule ascétique et un moment de tranquillité  à un chemin de croix. Car  la confiance en l’Esprit finit par l’emporter sur la Lettre. La rencontre avec « l’Incompréhensible »advient. Selon l’auteur "l'Invisible se révèle  plus reconnaissable que lorsqu’Il s’est rendu visible". Précieux guide à emporter pour un voyage  en Terre Sainte ou tout simplement, comme le conseille le pape François dans la postface, pour laisser entrer Dieu en nous ! Mais la prégnance de l'immanence chez l'auteur demeure  et le danger est grand. L'enfer n'est-il pas pavé de bonnes intentions et la fragilité des sensations erratique?  B.C.D.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
19 juillet 2023 3 19 /07 /juillet /2023 08:24

« Le palais des Cosaques perdus » par Lisa Weeda

 

 

Editions : Le bruit du monde

Parution : Janvier 2023

338 pages

23 €

 

 

C’est avec talent que Lisa Weeda balaye le mythe du Palais du Peuple en le remplaçant par celui de ses ancêtres cosaques morts pour le tsar et de leurs descendants. Ce récit à la fois historique et familial est séduisant. Sous une apparence fantasmagorique pleine de poésie slave, Lisa Weeda révèle les incessantes  tragédies des  Krasnov intimément liées à leur terre  ukrainienne, dorénavant baptisée république populaire de Lougansk. Le but de Lisa : déposer sur la tombe de son jeune cousin Kolya, à la demande de sa grand-mère, une broderie aux couleurs de sa patrie.  A défaut de pouvoir passer la frontière entre l’Ukraine et cette  république revendiquée par les Russes, Lisa remonte le temps à travers un palais  imaginaire  fort ressemblant à celui programmé, mais jamais réalisé, de Staline. Là  son arrière-grand-père Nikolaï lui raconte  les souffrances endurées par ses ancêtres, que ce soit les épurations soviétiques ou les déportations nazies. On assiste aux  déchirures familiales, aux séparations imposées, aux apparitions du cerf à la flèche d’or, augure d'une  mort inévitable, aux divergence des choix politiques familiaux. Car certains optent pour la  soumission, d’autres pour la résistance. A force de pointer son doigt vers l’Ouest , Staline a laissé entrer la liberté.  Quand Lisa se réveille de son rêve au milieu d’un champ de mines,  seule  lui reste dans les mains la broderie de son aïeule. Les armes pour la paix ne  seraient-elles que le fil et l’aiguille, les seuls  capables de recoudre les cœurs et chanter  leur  patrie en secret ? Livre d'où émane, malgré les cruautés humaines, une certaine douceur due à la beauté du style de  Lisa Weeda.

 B.C.D.

 

 

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
21 juin 2023 3 21 /06 /juin /2023 16:22

" La Formule de Dieu "

            par J.R.Dos Santos

 

 

Editions : Poche

Parution : Mai 2013

717 pages

 

 

L’ambition de Dos Santos est grande : allier les théories  du   déterminisme et de l’indéterminisme de l’univers, résoudre  les problèmes du libre arbitre et du fatalisme de l’existence humaine et ce, sans argumentations savantes qui décourageraient le lecteur, mais avec  une simple enquête policière , celle  d’un protagoniste qui n’a rien d’un héros ni d’un grand scientifique. Historien cryptologue, Tomas Noronha, de nationalité portugaise, est appelé à décrypter un message secret  par deux commanditaires,  la professeur Ariana, belle Iranienne, chercheuse en physique nucléaire au service de son pays,  et Bellamy, membre de  la CIA , arriviste  sans la moindre empathie pour ceux qu’il utilise. Alors le roman prend une tournure semblable au caractère déterministe mais indéterminable des microparticules de l’atome ! Tout vient contrarier la quête de Thomas. La police secrète iranienne  est à ses trousses sans jamais l’épargner. De plus elle a fait disparaître Siza, un grand astrophysicien, dont le savoir  proche de celui d’Einstein est susceptible d’apporter la clef de l’énigme. Le récit des évènements semble concourir à la démonstration des systèmes chaotiques de l’existence selon la physique quantique. Et si le message d’Einstein n’avait rien à voir avec  le nucléaire ? Et s’il portait sur quelque chose de bien plus important que cela ? C'est-ce que va découvrir Thomas en se rendant au Tibet auprès d’un ami du professeur Siza. Là, le sage bouddhiste expose une  thèse poétique qui semblerait rapprocher la spiritualité orientale de la physique occidentale. Certes si l’univers se meut par le dynamisme des opposés, le yin et le yang, il obéit en fait à des règles bien définies. Mais le rythme cyclique du Big Bang et du Big Crunch, propre au principe de réincarnation bouddhiste,  ne peut satisfaire notre  enquêteur. C’est alors que le roman se transforme en science-fiction. A la fin de l’univers qui d’autre que l’intelligence artificielle peut survivre à l’ intelligence créatrice ? C’est ce qu’on appelle en littérature une chute, dénouement abrupte pour finir une roman de plus de 700 pages qui fait certes réfléchir , mais ne révèle pas le sens de la formule de Dieu ...

 B.C.D.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
15 juin 2023 4 15 /06 /juin /2023 09:45

« Le passeport de monsieur NANSEN »

                    par Alexis JENNI

 

Editions : Paulsen

Parution : Octobre 2022

195 pages

21 €

 

Plein de raisons pour qu ’Alexis Jenni, écrivain et enseignant lyonnais, soit inspiré par Fridtjof Nansen! Ce norvégien de la fin du XIXème n’est-il pas un parfait héros initiatique qui, en faisant l’expérience de la liberté, fit preuve de dépassement de soi  et d’humanisme ? Biologiste passionné de ski comme son biographe originaire du Bugey , Nansen a vite fait de trouver sa véritable vocation : traverser le Groenland et pourquoi pas atteindre un jour  le Pôle Nord ? Alors A. Jenni se lance dans un magnifique récit très documenté, où, pour survivre aux explorations du grand Nord, il faut  se vêtir de peaux de bêtes, se nourrir de graisse et de sang de phoques, savoir se laisser dériver sur les banquises à plus de 3000 mètres d’altitude et par - 40 °, non pas  sur un bateau de bois mais  dans une coque de toile graissée. Heureusement, A. Jenni ajoute, à cette prison de nuits permanentes, des touches dignes d’un grand peintre, le rose boréal, le blanc de la glace, sans oublier les traces de sang de carnivores, unique gibier de ces espaces lointains. Peu importe les motifs psychologiques qui font avancer Nansen ! La survie, la célébrité, la fuite d’une vie trop monotone, une nostalgie toute scandinave ? L’important c’est le résultat, la découverte du prix de l’existence, la reconnaissance de la dignité humaine qui fera de Nansen non seulement le chantre de l’indépendance norvégienne, mais surtout de la Société des nations, concrétisé par le célèbre  "passeport Nansen" qui restera "lépapié " , oh combien précieux !, de milliers de familles apatrides de toutes origines. Une seule ombre au tableau: la mort de son épouse de l’avoir trop attendu… Un livre magnifique comme sait le faire Alexis Jenni. B.C.D.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 20:22

« La machine à coudre »  par Sami Nouri

                Avec Olivia Karam

 

 

Editions : Robert Laffont

Parution : Septembre 2022

309 pages

20 €

 

Cette histoire, bien que  vraie, est surréaliste. Elle commence en Afghanistan sous le régime des talibans. L’auteur, encore enfant, est conscient des sacrifices d’un père acharné au travail pour surmonter la pauvreté ambiante, prêt à tout pour sauvegarder la liberté des siens. Une succession de violence va les inciter à fuir,  et c’est une descente aux enfers qui s’en suit. Seul Sami parviendra en France à quatorze ans. Si le titre  du livre est dédié à la vieille machine à coudre familiale à laquelle l'auteur s'adresse entre chaque chapitre, c’est, derrière ce symbole personnalisé, l’omniprésence d’un  père perdu à jamais, mais pas oublié. Car c’est ce père tailleur qui a  appris à Sami la couture, au rythme de « plus de pièces, plus d’argent ». C’est le souvenir de ce labeur qui le fait pousser les portes des ateliers et des écoles de  couture où des rivières d’aiguilles et des rouleaux de soie, de satin ou de mousseline, suscitent en lui un désir inassouvi de création. Parures orientales ou classiques, sobres ou lumineuses, bariolées ou unies, tailleurs de travail ou robes de mariée, le petit afghan est aujourd’hui devenu un des grands couturiers de Paris qui, par ce joli livre,  rend  hommage à ceux qui ont cru en lui.

B. C. D.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
3 juin 2023 6 03 /06 /juin /2023 15:43

         « L’enfant de Solutré »  par Philippe DEBISE

 

Editions : L’Astre Bleu

Parution : Mars 2023

147 pages

16€

Qui n’a pas de mal à visualiser ses ancêtres du paléolithique,  trop souvent considérés  à tort comme de bruts et sauvages chasseurs? Philippe Debise les ressuscite dans son Mâconnais natal, au pied de la fameuse roche de Solutré où,  à force d’observer les signaux du ciel, ceux-ci savaient prévoir la venue  des  tarpans, seule nourriture de survie,  et anticiper l’arrivée d’un hiver glacial  pour partir plus à l’Est à la chasse  aux bêtes à fourrure. Ainsi, l’homme ayant toujours puisé sa nourriture dans la nature, il est bien naturel que, dans le coeur de l'auteur,  le « Cros du Charnier »  où étaient piégés les chevaux  ne fasse qu’un avec le célèbre  vignoble de Pouilly-Fuissé ! Le style de P. Debise  est vif, réaliste  et plein d’humanisme.  Sans doute parce que, dans sa jeunesse, il avait trouvé un alter ego, Khago, fils du chef d’une tribu hiératique, qui, bien avant les seigneurs de Thoire et Villars, s’était attaché à ce paysage grandiose! Alors il enfourche son vélo et affronte pour la énième fois  la montée vers le plus haut des monolithes où  Khago  aimait prendre place. Sur le chemin un  cadeau miraculeux  lui fait prendre la  direction du musée des Ursulines de Mâcon où son vieux professeur  lui a transmis ses connaissances, savoir jamais achevé puisqu’ un chantier des Fouilles Archéologiques Nationales va l’attirer pour mettre  à jour de nombreux vestiges. Le  respect de l'homme et de la nature n'exige-t-il pas ainsi de reconnaître cette chaîne humaine qui va de la Préhistoire à aujourd’hui, au cours de laquelle l’homme a toujours dû se battre pour sa survie? Ce livre, agrémenté de quelques jolies peintures de l'auteur, passionnera des 9 aux 99 ans !    B.C.D.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0